« Nous sauver de la montée des eaux »… Tels furent les mots ridiculement tragiques et surtout caricaturaux prononcés par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le 25 septembre dernier, en marge du débat général de l’Assemblée générale des Nations unies. Prenant comme exemple star les îles du Pacifique qui ont l’avantage (pour sa théorie) d’être au raz de l’océan, c’est à la planète entière qu’il a lancé un avertissement menaçant sur l’élévation du niveau de la mer.
Il faut dire qu’invoquer cette justice climatique permet de remettre les pendules à l’heure mondialiste et d’imposer toujours plus aux pollueurs de payer et aux populations d’avoir peur. On ne sait plus ce qu’il faut préférer, entre la perspective d’être frit par un soleil devenu trop chaud ou noyé par une mer devenue trop haute.
Sauf que tous ces calculs sont biaisés, faussés, parce que fondés sur des modélisations théoriques collées sur des projections gonflées en termes de température, plutôt que sur des données vérifiées et vérifiables. Et même si leur Net Zéro Carbone était atteint (ce qui est impossible dans un avenir proche), il n’aurait qu’une influence quasi ridicule…
« Les gaz à effet de serre provoquent le réchauffement des océans, l’acidification et l’élévation du niveau de la mer »
Lorsqu’un mois auparavant, il s’était rendu aux îles Samoa, sur la route des Tonga pour le Forum des îles du Pacifique, António Guterres avait exprimé des vues apocalyptiques sur le changement climatique – pour ne pas changer ! « Les gens souffrent. (…) Les économies sont malmenées. (…) Des territoires entiers risquent d’être anéantis. (…) L’injustice est effroyable. (…) La crise climatique est la menace la plus grave à laquelle ce pays et cette région sont confrontés – et, très probablement, le monde entier. » C’est encore Guterres qui proclame : « Les gaz à effet de serre provoquent le réchauffement des océans, l’acidification et l’élévation du niveau de la mer. »
Son « SOS mondial » sur la montée des eaux, lancé peu après au sommet du Forum, s’est évidemment accompagné de la présentation du nouveau rapport catastrophiste de l’Organisation météorologique mondiale. Pour l’OMM, le niveau des mers a crû de 9,4 cm en moyenne à l’échelle mondiale en trente ans et dans certaines zones du Pacifique, il monte jusqu’à 15 cm.
Résultat : à l’ONU, en septembre, ils ont été nombreux à appeler « à une action internationale immédiate pour lutter contre l’élévation du niveau de la mer, une crise mondiale qui menace la vie et les moyens de subsistance d’un milliard de personnes dans le monde ». Ni plus ni moins…
Le niveau de la mer a déjà monté bien plus haut et bien plus vite
Il faut écouter la science, nous dit Guterres ! Mais quelle science ? Parce que bizarrement, tout le monde n’a pas les mêmes projections. « Le taux d’augmentation actuel [du niveau de la mer] est sans précédent depuis au moins 3.000 ans et probablement depuis l’aube de la civilisation, il y a 12.000 ans », a-t-il déclaré.
Déjà, c’est faux. Et un article du site Mercator nous dit pourquoi.
Après le dernier maximum glaciaire, la France est entrée dans l’actuelle époque de réchauffement et de fonte de l’Holocène et le niveau de la mer, qui était entre 125 et 134 mètres inférieur au niveau actuel, est donc monté. Au plus fort de cette remontée, il y a environ 14.000 ans, lors de l’impulsion de fonte 1A , la mer montait de 24 à 44 mm/an… Or les taux d’élévation récents du niveau moyen de la mer n’ont pas dépassé, ni même approché, ces valeurs anciennes – et toutes ces données sont vérifiables puisque ce sont celles du rapport AR6 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
La dernière publication de l’ONU sur l’élévation du niveau de la mer, Surging Seas, affirme bien que les taux actuels d’élévation du niveau de la mer sont sans précédent dans le monde depuis au moins 3.000 ans, mais pas depuis 12.000 ans !
M. Guterres extrapole.
Des chiffres trompeurs en raison de modèles climatiques douteux
Et puis quels sont vraiment les chiffres ?
Un article du 26 septembre sur le site Web de l’Australian Broadcasting Corporation (ABC) prétend que « les nations insulaires du Pacifique telles que Tuvalu, Kiribati et Fidji connaîtront une élévation du niveau de la mer d’au moins 20 centimètres au cours des 30 prochaines années » selon une nouvelle étude de la NASA. Seulement, ce ne sont pas les données réelles des marégraphes de la NOAA qui sont utilisées pour ce calcul (qui donneraient 70,2 mm, soit environ le tiers de la projection de la NASA) mais des projections de modèles climatiques mondiaux qui intègrent les évaluations hasardeuses du GIEC sur la hausse des températures et donc les changements futurs de la calotte glaciaire, principale source de l’élévation future du niveau de la mer…
Les résultats ne peuvent pas être les mêmes !
De la même façon, l’Organisation météorologique mondiale privilégie des mesures par satellite pour démontrer une accélération de l’augmentation du niveau moyen de la mer de 105 %, passant d’une tendance de 2,1 mm/an sur la période 1993-2003 à une tendance de 4,3 mm/an sur la période 2013-2023. Sauf qu’un rapport de mai 2019 du Heartland Institute intitulé « Global Sea-level Rise : »An Evaluation of the Data » indique que « contrairement à l’affirmation du GIEC selon laquelle il est “très probable” que l’élévation du niveau de la mer s’accélère, les marégraphes côtiers de la plus haute qualité du monde entier ne montrent aucune preuve d’accélération depuis les années 1920 », mais un taux linéaire lent. Linéaire, c’est-à-dire sans rapport avec une augmentation des « émissions de CO2 » mondiales qui n’est pas linéaire du tout : on passe d’un peu moins de 2.000 gigatonnes en 1900 à 4.333 gigatonnes en 1945 et 36.441 gigatonnes en 2019.
Pour les auteurs du rapport, « les modélisateurs informatiques supposent un forçage anthropique important et ajustent leurs modèles pour trouver ou prédire une accélération du taux d’élévation ».
Le dioxyde de carbone (éminemment nécessaire à la vie) ne fera rien contre les eaux
Encore une fois, oui, il y a une élévation du niveau de la mer, lente et continue. Mais elle n’est pas absolument dramatique. Oui, les îles du Pacifique pourraient éventuellement, un jour, être confrontées à une problématique, mais, ironie de la nature, ce n’est même pas certain, car on a découvert qu’elles accroissaient spontanément leur surface émergée (nous en parlions ici-même) !
Mais, dans tous les cas, la solution ne réside certainement pas dans une neutralité carbone, comme le clame notre Secrétaire de l’ONU… Le rapport Net Zero Temperature Averted, publié en juin 2024, atteste que si le monde entier imposait zéro émission nette de CO2 d’ici à 2050, un réchauffement de seulement 0,070°C serait évitée sur une augmentation moyenne de température mondiale de 1,48°C ! Les modèles climatiques mondiaux liant les prévisions d’élévation du niveau de la mer à l’augmentation de la température moyenne mondiale de l’air (GMAT), on perçoit que notre action n’aurait pas vraiment d’influence sur la montée des eaux…
Il faudra planifier et s’adapter comme l’humanité l’a toujours fait. C’est le message de bon sens, pour une fois, de la NOAA, dans un guide publié en 2022 sur la résilience côtière : « La résilience n’est pas un produit qui peut être créé – puis fourni – par le gouvernement fédéral. C’est une condition que les individus et les organisations doivent faire progresser localement et selon leurs propres situations. »
Quant aux préconisations de Guterres « qui pousse aussi les économies avancées à dépenser des milliards en dommages et en adaptation au changement climatique », selon les mots d’un rapport de l’ONU, on se doute bien qu’elles ont d’autres objectifs que de sauver quiconque d’un potentiel déluge.