Près de 1.000 enfants d’Europe de l’Est placés ou confiés à l’adoption au Royaume-Uni chaque année

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Adoption possible également pour les homosexuels.

 
Alors qu’un million d’immigrés originaires d’Europe de l’Est vivent aujourd’hui au Royaume-Uni, quelque 1.000 enfants issus de ces milieux sont placés en familles d’accueil ou confiés à l’adoption chaque année. Ces dernières dix années, leur nombre pourrait atteindre 8.000. Le coût de ces prises en charges d’enfants par l’Etat se mesure en centaines de milliers de livres à la charge des autorités locales : une dépense supportée en dernière analyse par les contribuables britanniques qui verraient bien ces enfants renvoyés dans leurs pays d’origine.
 
Dans certains cas, les enfants sont placés de force par les autorités en raison de mauvais traitements ou d’environnements familiaux inacceptables (selon l’avis des dites autorités). Mais il y a également beaucoup de bébés qui naissent au terme d’une « grossesse non désirée » : bien des femmes originaires d’Europe de l’Est préfèrent abandonner leur enfant à l’adoption plutôt que d’avouer à la famille restée au pays qu’elles ont eu un bébé hors mariage. On évoque même le cas de femmes qui se débrouillent pour que leur enfant soit pris en charge par l’Etat afin de leur assurer de « meilleures chances » que dans leur pays d’origine : un véritable « tourisme d’adoption »…
 

Abandonnés ou pris en charge de force : les enfants d’Europe de l’Est placés au Royaume-Uni

 
Alors que les Britanniques s’irritent du coût de la prise en charge de ces enfants – estimé à 40.000 livres par an en moyenne, auxquels vient s’ajouter la mise de départ de 250.00 livres correspondant aux frais juridiques et autres aides – les gouvernements d’Europe de l’Est sont eux aussi en colère puisqu’ils estiment que leur place est dans leurs pays d’origine. Ils accusent même les autorités locales du Royaume-Uni de faire le choix de les garder sur place alors que des membres de leurs familles ou des familles d’accueil agréées sont disposés à leur offrir un foyer.
 
Un ancien parlementaire libéral-démocrate, John Hemming, naguère responsable du groupe parlementaire chargé des lois sur la famille, estime que le système de prise en charge britannique agit comme un « joueur de flûte de Hamelin », attirant les enfants « malgré lui ». « Les coûts sont énormes et tout cela contribue à casser le système. Si les gouvernements des pays de l’Est appellent ces enfants à revenir, pourquoi cela ne se fait-il pas ? En dehors de toute autre considération, il vaut généralement mieux sur le plan culturel que ces enfants soient pris en charge dans le pays d’origine de leurs parents », estime-t-il.
 

Chaque année, près de 1.000 enfants en famille d’accueil ou confiés à l’adoption

 
La situation révèle sans doute bien plus qu’une gabegie. Il apparaît ainsi que la majorité des placements d’enfants d’Europe de l’Est se font contre la volonté des parents. A l’inverse de ce qui se passe dans d’autres pays d’Europe, la loi du Royaume-Uni prévoit la possibilité de l’« adoption forcée », sans consentement parental. Et les autorités britanniques résistent délibérément aux offres des autorités des pays d’origine de reprendre les enfants en difficulté.
 
La Lituanie a ainsi connaissance de 100 cas d’enfants de parents lituaniens mis dans les circuits britanniques de l’adoption ou du placement en 2015, alors que la majorité de ces parents souhaitaient que leurs enfants puissent retourner dans leur pays d’origine. On connaît également le cas d’un enfant de Lettonie trouvé seul chez lui sans babysitter alors qu’il n’avait que deux ans ; sa mère avait été précédemment accusée d’avoir été ivre alors qu’elle était seule avec son enfant. Celui-ci a subi une procédure d’adoption forcée en 2010 et n’a plus du tout de contact avec sa mère.
 
A quelle fin ? C’est une vraie question. Mais tout part aussi de l’idée que les services de prise en charge des enfants sont « meilleurs » au Royaume-Uni que dans les pays d’Europe de l’Est : une forme subtile de racisme qui préfère voir les enfants placés dans cet environnement plus progressiste que de les confier à leurs proches. Sans compter que les couples homosexuels peuvent y adopter depuis 2002…
 

Anne Dolhein