L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) vient de déclarer que les émissions de l’industrie aéronautique étaient un danger pour la santé humaine et contribuaient au changement climatique. Ce sera donc le prochain secteur à subir les dramatiques règlementations imposées par l’EPA.
Mercredi dernier, l’EPA annonçait avoir « découverte le danger », alors qu’elle met déjà en place des règlementations controversées contre les camions et les centrales électriques, pour la protection des marécages et des voies navigables. Dans son rapport de 194 pages, l’EPA précise qu’elle « a fait un premier pas préliminaire mais nécessaire pour commencer à s’intéresser aux émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’aviation, le secteur des transports dans lequel les émissions sont les plus fortes et auquel l’EPA ne s’est encore jamais intéressé ».
L’EPA attend l’accord conclu par l’ONU pour imposer de nouvelles règlementations à l’industrie aéronautique
Le New York Times précise que l’EPA attendra les négociations internationales actuelles pour connaître limitation des émissions de carbone de l’industrie aéronautique, organisées par l’Organisation de l’aviation civile internationale, branche de l’ONU.
Les discussions ont commencé en 2009, et un accord final devrait être passé en février prochain. L’accord ne prendra probablement pas effet avant 2020 : la décision finale sera donc prise par le prochain président, qui pourrait refuser ces règlementations pour les Etats-Unis.
La guerre est désormais déclarée par les organismes de défense de l’environnement qui reprochent à l’EPA de laisser filer des émissions dangereuses pour la planète. De son côté, l’EPA se défend en affirmant qu’un plan international sera bien plus efficace que des règlementations nationales, s’appliquant aux seuls Etats-Unis.
Les compagnies aériennes ont immédiatement réagi, précisant qu’elles faisaient déjà de gros efforts pour réduire ces émissions depuis les années 1960. Les compagnies ont notamment travaillé à rendre les avions moins lourds en changeant de matériaux de construction, un effort compensé par le nombre de vol en constante augmentation.
Changement climatique : ce n’est pas lui qui imposera les pires conséquences
Les critiques sont nombreuses, et pointent en particulier l’augmentation inévitable du prix des billets en cas de nouvelles règlementations. Certains vont jusqu’à affirmer que la nouvelle proposition de l’EPA ne concerne pas tant le climat que le contrôle social… Comme toute nouvelle règlementation importante, elle aura probablement des effets dramatiques pour l’économie alors qu’elle ne repose sur aucune donnée scientifique sérieuse.
C’est ce que dénonce le député républicain Lamar Smith, président du Comité pour la Science, l’Espace et la Technologie : il a affirmé que ces règlementations allaient « augmenter le prix du billet d’avion pour les Américains et pénaliser nos transporteurs domestiques ». C’est Big Brother qui étend son emprise : pour Lamar Smith, l’annonce de l’EPA fait partie des efforts de l’Agence pour « contrôler la manière dont les Américains vivent, travaillent et voyagent ».