C’est passé comme une lettre ne passe plus à la poste : vite et sans grève. Les syndicats de la SNCF, pourtant réputés chatouilleux, ont dit qu’ils signeraient sans difficulté le nouvel accord qu’a préparé le PDG de l’entreprise, Jean-Pierre Farandou. En voici les lignes principales, généreuses pour les salariés et terribles pour le contribuable. Toute une série d’avantages portent sur la fin de carrière. Jusqu’à présent, un agent de la SNCF jouissait de la formule suivante de CAA (cessation anticipée d’activité) l’année avant son départ à la retraite : six mois de travail à plein temps, six mois de repos, le tout payé 60 % du salaire. A partir de 2025 la période de transition sera portée à 18 mois, et la rémunération à… 75 % du salaire ! Bien sûr, pour les emplois « pénibles » comme celui de conducteur la durée de la CAA sera portée à trois ans. Pour ceux qui ne peuvent plus tenir de poste pénible, une prime est prévue (3.000 euros la première année). Pour tout le monde, un grade supplémentaire est créé, afin que les agents de 55 ans perçoivent un plus gros salaire sans changer de fonction. Pour les contrôleurs, la CAA durera 36 mois, soit 18 mois de repos payés 75 % du salaire. Le tout avec notre argent. La SNCF, dont le déficit atteint 24,4 milliards d’euros, ne vit que grâce à la subvention publique, 20 milliards en 2022, dont 3,3 milliards pour les pensions : la retraite des cheminots est donc payée à 60 % par vous et moi. On aimerait avoir droit de vote pour les prochaines grèves !