L’Etat partisan de la transition de genre

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Alors que les ministres se suivent et se ressemblent, d’accord, quel que soit leur bord, pour dire que la théorie du genre n’existe pas, l’Etat dans son ensemble, à travers toutes les autorités qu’il dirige et surveille, mène une pratique systématique et constante qui consiste à favoriser la transition de genre. C’est manifeste pour la Haute Autorité de la santé, qui vient de rédiger un document visant à promouvoir cette transition de genre dès l’âge de seize ans sur financement public. C’est tout aussi certain à travers une université pionnière en la matière, celle d’Orléans, qui a pris sur elle, en dehors de tout texte et de toute démarche légale, de faciliter la transition de genre de ses étudiants en leur épargnant les démarches habituelles préalables au changement de prénom. Nous sommes en présence d’un Etat partisan et militant.

 

Transition de genre : l’université se charge de changer le prénom

En France, le changement d’un prénom d’usage à l’état civil fait l’objet d’une procédure légale qui peut prendre de six mois à un an, selon le département. Or l’Université d’Orléans propose désormais à ses étudiants de changer de prénom en 48 heures seulement. Elle a signé avec l’association Gay et Lesbienne du Loiret (GAGL45) une convention censée « combattre de façon plus active les discriminations en lien avec l’identité de genre et l’orientation sexuelle ». On y trouve ce dispositif de changement de prénom qui garantit « une réactivité optimale » selon Didier Chavrier, vice-président de l’Université. Et d’expliquer le pourquoi de cette offre : « L’Université d’Orléans facilite l’utilisation du prénom d’usage pour les personnes transgenres de façon à éviter les différentes démarches administratives conduisant les étudiants ou personnels transgenres à devoir expliquer perpétuellement que leur identité de genre ne correspond pas à ce qui est indiqué sur leur carte nationale d’identité. »

 

L’Etat se suicide en s’abandonnant aux idéologues

Mélanie Rocher, présidente du GAGL45 se félicite bien sûr de cette convention, mais Barbara Lefebvre, agrégée d’histoire géo et enseignante, s’est demandé dans l’émission les Grandes gueules dont elle est chroniqueuse si elle était « utile pour le bien-être et la réussite des étudiants ». Pourtant acquise à la transition de genre si elle est accompagnée par des médecins et des psychologues, elle s’étonne que GAGL45 ait pu faire une demande qui « n’a rien de légal » et qu’une Université d’Etat y ait répondu favorablement. Et de s’inquiéter pour l’avenir si un tel fait se généralisait : « On n’a pas à surseoir au trajet légal et à la procédure légale qui est instituée. Sinon, demain, […] des institutions publiques peuvent décider de changer les prénoms. » Des lycées, des collèges, pourraient se mettre à changer les prénoms, des commissariats et des gendarmeries aussi, ou des maîtres-nageurs sauveteurs. Un Etat qui outrepasse son droit en s’affranchissant de la loi signe sa propre mort et ouvre le règne de l’anarchie régie par les idéologues.

 

La Haute Autorité de santé marionnette d’un système partisan

Et malheureusement l’impulsion semble bien venir de haut. Chacun connaît la Haute Autorité de santé, autorité publique indépendante à caractère scientifique produite par la loi du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie. Elle est régie par un collège de sept membres dont trois sont nommés par le ministère de la Santé, un par le président de la République, un par le président du Sénat, un par le président de l’Assemblée, un par le président du CESE : c’est le parangon des usines à gaz Trans partisanes à usage du petit monde parisien où public et privé se frottent. C’est donc, sous couleur d’autorité « scientifique », le bras armé de l’idéologie dominante en matière de santé publique. Sa méthode de travail a consisté ici à écouter les revendications des partisans de la transition de genre et à les traiter discrètement avant de publier ses décisions. Hélas, une fuite a eu lieu et le Figaro s’en est emparé pour montrer jusqu’où allait la complaisance d’un pseudopode de l’Etat.

 

Le contribuable finance la transition de genre

Selon notre confrère, la HAS « veut un accès gratuit à la transition de genre pour tous, à partir de 16 ans » (gratuit, pas pour tout le monde, traitement hormonal + chirurgie de « réassignation » = 100.000 euros). Et, fort du document qu’il s’est procuré, il estime que ses recommandations « coïncident presque en tout point avec les revendications portées par les associations Trans activistes ». La HAS a très mal vécu d’être prise la main dans le sac et prétend aujourd’hui que son rapport ne présente « aucun caractère définitif », elle s’est targuée d’un « processus méthodique » et a demandé un « climat serein et apaisé » assurant qu’après « une relecture élargie » un groupe de travail va « rédiger une nouvelle version ». Mais derrière ce torrent de verbiage lénifiant, elle n’a rien nié ni réfuté. Le Figaro n’avait pas caché qu’il s’agissait d’un « premier document », très en retard (plus d’un an) d’ailleurs sur le planning prévu. Et le cœur du rapport est d’un existentialisme effrayant, qui n’a rien de « scientifique » et n’exprime qu’un dogme idéologique : « La caractérisation d’une personne en tant que personne trans s’appuie sur son autodétermination. »

 

Les parents pas d’accord avec la transition de genre seront déchus

Sur cette question fondamentale, les avis divergent à l’étranger. Si l’OMS a cessé de considérer la transidentité qui mène à la transition de genre comme une maladie mentale, le Royaume-Uni reste cependant relativement prudent et a rendu permanente l’interdiction des bloqueurs de puberté chez les mineurs. Mais pour la Haute Autorité de santé aucun frein n’est envisagé : « L’identité de genre ne doit pas faire l’objet d’une évaluation psychiatrique spécifique. » Et : « Les personnes trans qui le demandent [peuvent] accéder aux chirurgies d’affirmation de genre sans délai supplémentaire. » Et le pire est sans doute (mais cela fera peut-être l’objet d’une « réécriture ») que la HAS propose « de mettre en place une médiation avec les parents pour les pousser à accepter les décisions de leur enfant mineur », et, si cela ne les convainc pas elle préconise « un signalement pouvant aller jusqu’à une délégation partielle d’autorité parentale » et pourquoi pas « une déchéance de l’autorité parentale ou une émancipation ». Ici paraît le petit glissement de la folie douce au totalitarisme arc-en-ciel. Et c’est bien l’Etat qui en est le partisan et l’artisan, car, malgré son statut de personne juridique indépendante, la HAS est bien une sécrétion du système qui domine l’Etat.

 

Pauline Mille