Etats-Unis : attentat contre une clinique de fertilité pratiquant des FIV

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L’attentat – qualifié de terroriste – contre une clinique de fertilité en Californie, samedi, au cours duquel l’agresseur a perdu la vie, est assez largement présenté dans la presse française comme intervenant dans le cadre du débat sur la fécondation in vitro. Ainsi France 24, s’appuyant sur les informations données par l’AFP, notait que nombre de conservateurs américains sont favorables à la fécondation in vitro (FIV) proposée par cette clinique, pour souligner aussitôt : « Mais d’autres ont une position plus stricte, estimant que la vie commence dès la conception. Ils sont donc fermement opposés à la PMA car, dans cette procédure, plusieurs embryons sont souvent produits et tous ne sont pas forcément utilisés. » Le lecteur lambda en déduit que l’homme qui a fait sauter une partie du bâtiment en faisant exploser sa voiture cherchait à manifester son opposition à la procréation artificielle. La réalité semble être bien différente.

Il est vrai que l’Eglise catholique, en particulier, a exposé les raisons morales pour lesquelles la fécondation puis l’implantation d’embryons dans le cadre d’un acte technique réalisé en laboratoire est contraire au plan de Dieu pour la procréation, où la conception d’un enfant se fait dans le cadre d’une action humaine, idéalement l’acte conjugal amoureux. Donum vitae avait fait couler beaucoup d’encre lors de sa parution en 1987 en soulignant le caractère immoral, même en tant que remède à la stérilité d’un couple marié légitime et sans donneur extérieur, de la procréation artificielle qui ne se borne pas à aider un couple à concevoir de manière naturelle. L’Eglise avait été présentée comme rétrograde et insensible à la souffrance des couples en mal d’enfant.

On voit donc bien l’orientation des commentaires de la presse : une fois de plus, l’antichristianisme est en embuscade.

 

L’attentat contre une clinique de fertilité, par haine de l’homme

La réalité de l’attentat de Palm Springs n’a pourtant rien à voir avec une objection morale à l’égard de la FIV. Selon les enquêteurs de la FBI, l’auteur de l’attentat qui a péri au cours de l’explosion qui par ailleurs, heureusement, n’a fait que des dégâts matériels, est selon toute vraisemblance un nommé Guy Edward Bartkus, un « pro-mortaliste » de 25 ans, auteur d’un manifeste à tendance nihiliste.

Le jeune homme, qui tentait de publier son geste en live-stream au moment de l’explosion, se disait contre le fait de mettre au monde des gens sans leur consentement. Idée évidemment absurde : comment obtenir le consentement d’un embryon ?

Mais en fait il avait de la suite dans les idées puisqu’il pensait que le monde ne doit pas être habité par des êtres humains.

Akil Davis, directeur assistant du bureau opérationnel de la FBI à Los Angeles, a indiqué que l’agence a la certitude assez clairement établie que Bartkus est le suspect numéro 1 : « Le sujet avait des idées nihilistes, et il s’agit d’une attaque contre une clinique de FIV. Ne vous y trompez pas, nous traitons cette affaire comme un acte terroriste intentionnel. »

 

La FIV, condamnée par l’Eglise, promue par Trump

L’attaque s’est produite moins de deux mois après que Donald Trump, qui en avait fait une promesse de campagne, a pris position en faveur de la fécondation in vitro en signant un décret présidentiel visant à réduire le coût de l’accès à la FIV pour les couples. Ce décret était intervenu alors que la Cour suprême de l’Alabama venait de juger que les embryons doivent être considérés comme des enfants, ce qui constituait une menace pour les procédures de FIV dans cet Etat.

Il apparaît assez clairement que le suspect Bartkus a voulu à la fois détruire des embryons qui menaçaient de peupler la planète (en définitive, les embryons conservés dans cette agence des American Reproductive Centers à Palm Springs) et dissuader les Américains de se rendre dans de telles agences. A aucun moment, son action n’était motivée par le respect de la vie et de l’ordre naturel.

 

Jeanne Smits