Promotion de la fécondation in vitro dans un monde dépeuplé par le refus de la vie

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L’industrie de la fécondation in vitro se porte bien, merci. La chute de la natalité dans la plupart des pays du globe lui a ouvert de nouveaux marchés : là où hier on dénonçait les dangers de la surpopulation, on se demande aujourd’hui comment assurer un début de remplacement des générations en même temps que les indices de fertilité deviennent moins bons, notamment avec le report des premières naissances. La fédération internationale des associations pour la fertilité (IFFS) surfe sur la vague : elle vient de créer un site intitulé « More Joy » (davantage de joie) ciblant les médecins, les responsables politiques et les employeurs. L’idée ? Inciter les décideurs à « aider quiconque veut construire une famille à y parvenir », et ce par n’importe quel moyen, puisque même le recours aux mères porteuses est mentionné.

La démarche s’inscrit dans un contexte où la fécondation artificielle bénéficie d’une promotion inédite. Ainsi le Pr Bert Fauser et le Dr Edgar Mocanu ont-ils expliqué tout récemment dans BioNews que l’assistance à la fertilité jouera un rôle de plus en plus important dans un monde où naissent moins de bébés – et ils réclament au passage un meilleur accès à la procréation artificielle, dans le monde entier et pour tous, avec des subventions publiques à la clef.

 

Fécondation in vitro pour lutter contre la dépopulation

Ils notent ainsi que certains pays « verront leur population diminuer de moitié entre 2017 et la fin de ce siècle ».

Ils déplorent que les systèmes de santé et les politiques éducatives et sociales se soient focalisés pendant des décennies sur le planning familial : comment éviter une grossesse, la retarder ou y mettre fin. Le mouvement de balancier s’est inversé, observent-ils. (Le fait de contrer les naissances par tous les moyens n’aurait-il pas contribué à cette montée de l’infécondité médicale, faudrait-il se demander !) Et ils appellent de leurs vœux des politiques de construction familiale – avec la FIV en pièce maîtresse – en raison de la hausse de l’infertilité qui touche selon eux une personne sur six.

Ils n’oublient pas de citer la « demande toujours croissante de soins de fertilité de la part des célibataires et des individus et des couples LGBTQ+ ». Tiens donc…

Ils n’oublient pas non plus de citer Emmanuel Macron, qui au titre de son réarmement démographique propose de mettre en place une consultation de fertilité gratuite pour les 25 ans – on se doutait bien qu’il s’agissait d’une manière de faire progresser la PMA !

 

Après le refus de la vie, la fécondation in vitro pour tous

Et tout comme les alarmistes de la surpopulation, avec les mêmes mots catastrophistes et les mêmes peurs, la même annonce d’une crise globale, ils annoncent qu’il faut agir tout de suite. Ecoutez-les :

« En l’absence de réformes globales comme celle proposées par l’IFFS, la sous-population aura des conséquences graves et potentiellement permanentes, tout comme la surpopulation. La baisse des taux de fertilité mettra en péril la croissance économique et la stabilité sociale.

« Lorsque les populations se contractent, la proportion de personnes âgées augmente, ce qui se traduit par une hausse des coûts des soins de santé et des pensions. Avec moins d’adultes en âge de travailler, les entreprises ne pourront pas remplir des rôles essentiels en raison de la diminution de l’offre de travailleurs qualifiés.

« Il est temps que les décideurs politiques se concentrent sur la construction de la famille comme un élément clef des soins familiaux – et pour apporter plus de joie dans le monde. »

Voilà des années que les ennemis de la vie humaine tiennent un discours inverse, et faux ; cela continue d’ailleurs chez les environnementalistes qui dénoncent « l’empreinte écologique » de l’homme. Le plaidoyer de l’IFFS pour l’ouverture à la vie rappelle quelques vérités incontournables au sujet de la procréation humaine, et c’est tant mieux… Mais c’est au service de plusieurs transgressions, hélas : celle qui a éliminé la famille traditionnelle où la vie est donnée par un père et une mère, et celle qui a substitué le don de la vie par sa fabrication technique. Le meilleur des mondes avait sans doute besoin que l’approche traditionnelle soit détruite avant de mettre en place une fertilité gérée par les pouvoirs publics.

 

Jeanne Smits