Un membre du Congrès entend bien qu’on rende des comptes aux contribuables américains : combien le pays paye-t-il pour que le ministère de la Défense, tout au long du mois « de la fierté », organise et finance des événements LGBT ? Au sein d’une armée en proie à des tiraillements réguliers sur ce sujet sensible, le gouvernement Biden a, bien sûr, fait le mauvais choix. Un examen attentif des tendances des dépenses fédérales montre que le gouvernement américain distribue de plus en plus des milliards de dollars pour une gamme de projets liés aux LGBT dans les domaines de l’éducation, de l’armée, de l’aide étrangère et plus encore.

La soumission tous azimuts à la DEI

C’est le média en ligne « Just The News » qui le rapporte : le membre républicain du Congrès Chip Roy a envoyé une lettre au ministère de la Défense (DOD), exigeant que ce dernier fournisse un rapport sur tous les cas où l’argent des Américains, alloué en théorie à des fins de défense, est utilisé pour « financer les activités du mois de la fierté ».

« Il a été porté à notre attention que le ministère de la Défense a détourné une fois de plus l’argent des contribuables de l’avancement de sa mission de “prévenir la guerre et d’assurer la sécurité de notre nation” vers la promotion de la diversité, de l’équité et de l’inclusion, (ce qu’on appelle de plus en plus, dans le monde professionnel, la DEI) à travers des événements au cours du mois de juin 2023 », a déclaré Roy dans sa lettre.

« Dépenser des ressources essentielles pour ce type de manœuvres politiques, encore plus manifestes au cours du mois de juin, est incompatible avec les intérêts des Etats-Unis en matière de sécurité nationale, et constitue une utilisation inexcusable de l’argent des contribuables. »

Roy attire l’attention sur les reportages des médias montrant plusieurs cas où l’argent des contribuables a été utilisé par l’appareil militaire aux fins du mois de la fierté. Il citait des articles montrant que des membres de l’armée ont été transportés par avion aux Etats-Unis pour des événements Pride, soulignant également que des « soins d’identité de genre » ont été fournis dans le cadre des hôpitaux du ministère des Anciens Combattants.

86,5 millions de dollars pour la diversité et l’inclusion dans l’armée

En mars, le sénateur républicain Marco Rubio avait également exprimé son désaccord sur de tels financements.

Il citait un rapport révélant que plusieurs supports de formation du ministère de la Défense avaient été modifiés pour y faire figurer la promotion de l’homosexualité, du transgenrisme et d’autres comportements sexuels déviants. On y signale, par exemple, que les cadets de West Point reçoivent un cours sur le « privilège blanc ». Ou qu’une présentation de diapositives pour l’Air Force Academy, intitulée « Diversité et inclusion : qu’est-ce, pourquoi cela nous importe, et que pouvons-nous faire », enjoint aux cadets de ne pas utiliser un langage genré, comme les mots « maman » et « papa »…

Que coûte cette promotion idéologique permanente aux multiples formes ? Le récent rapport budgétaire du contrôleur du ministère de la Défense fait état de plusieurs centaines de millions de dollars de financement par capitaux propres pour mettre en œuvre les recommandations de la Commission d’examen indépendante (IRC) sur les agressions sexuelles dans l’armée, l’amélioration des programmes de diversité, d’équité, d’inclusion et d’accessibilité (DEIA) et la lutte contre l’extrémisme dans les rangs.

Pour « les activités dédiées à la diversité et à l’inclusion », le rapport indique précisément que 86,5 millions de dollars y ont été consacrés.

La sécurité nationale des Etats-Unis rime avec wokisme

Les législateurs républicains l’assènent : « Les militants woke de l’administration Biden sapent la capacité de réaction, la cohésion et le but de l’armée » a déclaré Marco Rubio. Selon Jim Banks, autre membre du Congrès, ces politiques de diversité et d’inclusion ont « nui au recrutement, au maintien des troupes et au moral, gaspillé le temps des militaires et l’argent des contribuables, et sapé le caractère apolitique de l’armée, c’est une menace majeure pour la démocratie et le mode de vie américain ».

Mais le Pentagone n’entend pas reculer.

Mercredi, encore, de hauts responsables ont averti que la multiplication des lois anti-LGBT adoptées depuis 2022 par les législateurs des Etats à majorité républicaine, était potentiellement préjudiciable à l’armée. En effet, une série de lois restreignent localement les soins de santé autour du transgenrisme, bannissent la discussion sur le genre et la sexualité dans les écoles et interdisent les spectacles de drag queens.

Un bras de fer avec l’administration qui, depuis l’arrivée au pouvoir de Biden, révise tambour battant les interdictions opérées par Trump. Le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a supervisé un certain nombre d’initiatives visant à accroître la diversité et l’inclusion. Il a mis fin aux restrictions imposées aux militaires vivant avec le VIH, a opéré des changements majeurs dans la façon dont l’armée traite les agressions sexuelles et a créé une politique de remboursement des militaires qui doivent se déplacer pour se faire avorter.

Les comptes LGBT au ministère de la Défense

Une certitude : les dépenses américaines consacrées à ces questions ne feront qu’augmenter. Biden a publié son projet de budget fédéral 2024 en mars : il réclame des niveaux de financement record pour un certain nombre de projets LGBT, des milliards de dollars pour faire avancer un programme progressiste en matière de genre et de sexualité dans le monde entier. Au cours des deux dernières années, les demandes budgétaires de l’administration Biden pour ces initiatives ont plus que doublé.

« L’administration reste ferme dans son engagement à investir dans les opportunités pour les femmes et les filles et à répondre aux besoins des communautés marginalisées, y compris la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre, queer et intersexuée », indique le budget qui demande plus de 3 milliards de dollars pour faire progresser l’équité et l’égalité entre les sexes dans un large éventail de secteurs.

Et si dans l’armée, ils n’avaient bientôt plus de problème pour imposer cet agenda woke ? Le major général de la Force spatiale, DeAnna Burt, a récemment souligné qu’un sondage de 2020 montre que près de 20 % des personnes nées entre 1997 et 2004 – un groupe démographique clé pour le recrutement militaire – s’identifiaient comme « LGBTQ »…

Clémentine Jallais