Donald Trump imposera aux immigrés, avant leur entrée aux États-Unis, un test idéologique : « ceux qui soutiennent les valeurs » américaines pourront entrer, ceux qui partagent « le fanatisme et la haine » seront rejetés. Ce test, conçu pour racoler l’électeur populaire attaché à l’Amérique traditionnelle, est en réalité une avancée idéologique en direction du mondialisme et du flicage idéologique généralisé.
Trump n’y va pas avec le dos de la cuiller : son test s’étendra tant aux immigrés qu’« aux visiteurs » désireux de pénétrer aux États-Unis. Et il n’y aura pas d’exception : « On n’accordera de visas qu’à ceux dont nous pensons qu’ils peuvent s’épanouir et s’intégrer dans une société américaine tolérante ». Ces propos sont tirés d’un discours prononcé dans l’Ohio, consacré au « combat contre le terrorisme de l’islam radical ». Donald Trump y a repris le projet déjà annoncé de suspendre temporairement tout visa pour les ressortissants des pays qui ont « une histoire » terroriste, jusqu’à ce que de nouvelles procédures soient engagées de sorte que « la reprise soit sûre ».
Les propositions du candidat républicain se placent dans la lignée des lois passées par Donald Reagan contre l’immigration clandestine, et Trump et son équipe font explicitement référence à Reagan. Le candidat à la vice-présidence Mike Pence a ainsi ironisé sur les cinquante signataires de la lettre accusant Trump d’incapacité en matière de sécurité nationale : « Ils disaient déjà la même chose de Reagan ».
Trump et son équipe visent à donner de leur campagne l’image de ce que l’on appelle aux États-Unis une « stratégie large d’épaules », celle d’un homme puissant et décidé. Pour Trump, l’affaire est claire, il veut « détruire l’Isis », envoyer les islamistes « en enfer » à coups de bombes, « bombarder chaque centimètre carré de manière qu’il ne reste rien ». Il a un « grand plan » pour battre l’Isis « très vite », mais le tient secret, de façon à « être imprévisible » pour l’ennemi.
En somme, l’inverse de ce qu’a fait Barack Obama, et la candidate à sa succession, qui fut aussi son secrétaire d’État, « l’escroc Hillary Clinton ». Il les accuse d’avoir été les « fondateurs de l’Isis » par leur stratégie de la « faiblesse » et le « vide » qu’ils ont provoqué en Irak. Pendant la campagne de la primaire républicaine, aussi bien Trump que ses concurrents ont reproché à Hillary Clinton d’avoir ouvert un boulevard à l’État islamique. Ils ont notamment relevé qu’elle refuse de nommer correctement l’ennemi et ne veut pas parler de « terrorisme islamique radical ». Elle répond, comme le fait Obama, par l’inévitable « pas d’amalgame », en disant qu’un tel vocabulaire diabolise les musulmans et risque de transformer d’éventuels supporters en ennemis.
Bref, les Démocrates des États-Unis et les bien-pensants en général peindront une fois de plus Donald Trump en matamore nationaliste islamophobe. C’est pourquoi il a pris soin de déclarer que son gouvernement serait l’ami de tous les musulmans modérés et réformateurs. C’est plus qu’une courbette, un acte de soumission idéologique au mondialisme, comme l’est son projet de test et de visa sélectif : dans cette optique, de même que le monde ne se répartit plus entre hommes et femmes, mais selon l’orientation sexuelle, de même ne se répartit-il plus entre nations, entre nationaux et étrangers, mais selon une grille idéologique, entre groupes qui partagent les mêmes valeurs, entre bons et mauvais immigrés, entre le « fanatisme » et la « tolérance ». Si on applique à la lettre le test de Trump, savons-nous si vous et moi aurons encore accès à l’entrée des États-Unis ?