C’est une étude de l’hôpital Saint-Michael de Toronto, au Canada, qui le révèle : une mort de jeune adulte sur cinq est désormais liée aux opiacés aux Etats-Unis, dans le cadre d’une augmentation spectaculaire de ce type de décès par définition prématuré et inutile, facteur de souffrances terribles chez les familles des victimes.
On parle d’une véritable crise sanitaire et humaine puisque sur la totalité des décès en 2016 aux États-Unis, 1 sur 65 était lié à la consommation d’opiacés, les hommes représentant 70 % de ces décès. Si l’on tient compte de l’âge des victimes, on peut estimer à 1.681.359 le nombre d’années de vie perdues pour cause de mort prématurée en 2016 : c’est davantage que les années perdues du fait de l’hypertension, du sida ou de la pneumonie. Et l’augmentation de ce type de décès est de 292 % par rapport à 2001.
Que faire ? L’administration américaine, par le biais de la FDA, cherche à limiter fortement les prescriptions d’analgésiques de la classe des opiacés avec la volonté affichée de limiter le nombre de morts annuelles évalués à près de 32.500 en 2016 par les autorités américaines mais revues à la baisse à 17.087 à la suite d’un réajustement de la méthodologie utilisée par les Centers for Disease Control.
Aux Etats-Unis, de plus en plus de jeunes adultes meurent d’une surdose d’opiacés
La réponse officielle américaine tournent aujourd’hui principalement autour de la limitation des prescriptions de ces opiacés, souvent seuls capables de venir à bout des douleurs intenses liées à certaines maladies comme le cancer et de permettre à des malades chroniques d’avoir une vie à peu près normal. On propose de réduire le nombre de comprimés fournis aux patients à la quantité nécessaire pour une semaine : il s’agit notamment de l’oxycodone dont les effets très puissants en ont fait une substance recherchée sur le marché de la drogue.
Le problème est en effet double : d’une part, les prescriptions d’opiacés contenant cette molécule comportent un risque réel d’addiction, de l’autre, ils font l’objet d’un trafic illicite puisque, injectés ou inhalés après avoir été réduits en poudre, les comprimés offrent les mêmes sensations que l’héroïne.
Mais en visant d’abord la distribution légale de ces drogues qui ont une réelle efficacité thérapeutique dans les cas les plus extrêmes, on apporte une réponse qui pénalise les vrais malades plutôt que de prendre le risque de gêner les dealers, entreprise à la fois plus difficile et plus dangereuse, observe Breitbart News.
Les opiacés traitent la douleur, mais peuvent agir comme l’héroïne
Paradoxe : alors que l’on se rend de mieux en mieux en compte de leur dangerosité, les prescriptions d’opiacés ne cessent de chuter depuis 2012 en même temps que les morts par surdose ont continué de progresser. De fait, les toxicomanes qui se shootent à l’oxycodone ne sont guère concernés par la nouvelle politique thérapeutique et les mesures de surveillance des prescriptions, en même temps que des grands malades se plaignent de ne plus avoir accès à un médicament qui les fait passer pour des addicts alors qu’ils n’ont guère d’autres moyens de contrôler leur douleur, ou s’en passent en raison des campagnes médiatiques contre les opiacés.
La cause réelle de la crise des opiacés, soutient Breitbart, est passée sous silence, et pourtant est des criantes au vu de l’étude de Saint-Michael de Toronto. La plupart des morts sont des hommes jeunes, alors que les utilisateurs légitimes des opiacés sont pour la plupart des personnes plus âgées, et plus souvent des femmes. Daniel Horowitz de Conservative Review apporte la réponse logique : le problème, en effet massif, que posent les opiacés vient de l’importation de drogues illicites à la faveur de la politique des frontières ouvertes, drogues qui répondent à une demande née de « problèmes émotionnels et mentaux, mais aussi culturels », et pas du tout d’une volonté de lutter contre la douleur.