Aux Etats-Unis le nombre de naissances a diminué d’un pour cent en un an et de 9% entre 2007 et 2013 : des proportions énormes sur des durées aussi courtes. Le taux de natalité est à l’avenant : avec 62,5 naissances pour 1.000 femmes âgées de 15 à 44 ans, on atteint le taux le plus bas depuis plus d’un siècle. En 1909, c’était plus du double : 126,8 naissances pour 1.000 femmes en âge de procréer.
Ce sont au total 3.932.181 bébés qui sont nés sur le sol des Etats-Unis en 2013, contre 4,32 millions en 2007, selon les statistiques que viennent de publier les US Centers for Disease Control.
Cela représente un indice de fécondité de 1,86 enfant par femme, bien en deçà du taux de remplacement des générations. Mais c’est toujours plus que dans la plupart des pays européens et, commente Andrew J. Cherlin de John Hopkins Université, les Etats-Unis peuvent toujours augmenter le débit du robinet de l’immigration.
La natalité repoussée à plus tard
L’âge moyen des premières maternités ne cesse de monter, en revanche : les femmes qui ont moins de trente ans affichent des taux à la baisse, tandis que celles âgées de plus de 35 ans n’ont jamais autant enfanté depuis un demi-siècle. La natalité chez les 35-39 ans a atteint 49,3 pour 1.000, elle est de 98 naissances pour mille chez les femmes de 30 à 34 ans.
De plus en plus de femmes plus âgées ont recours au médecin pour faire traiter la stérilité ou obtenir une procréation médicalement assistée ; celles qui ont près de 50 ans affichent désormais un taux de natalité de 0,8 pour 1.000 en 2013 contre 0,7% l’année précédente, mais c’est évidemment très loin de compenser le défaut de naissances chez les moins de 30 ans.
Le moral des Etats-Unis au plus bas
Selon William Frey, démographe au Brookings Institution, les jeunes adultes sont moins nombreux à se marier, à acheter un logement ou à choisir de procréer en raison de la récession économique. Andrew Cherlin estime que la proportion de femmes sans enfant atteindra 20%, un taux comparable à celui de la Grande Dépression du siècle dernier.
C’est peut-être ce qui explique une légère remontée de la natalité chez les femmes blanches entre 2012 et 2013 – moins touchées par la crise – alors que chez les Afro-Américaines elle est en baisse de 1% sur la même période, et de 2% chez les Hispaniques.