INSEE : le refroidissement démographique s’installe en France

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Alors que le recensement vient de commencer, soulevant les protestations d’organisations immigrationnistes d’extrême gauche comme le MRAP, l’Institut de la statistique et des études économiques, l’INSEE, vient de publier son estimation de la population vivant en France en 2024, tant en métropole qu’outre-mer. Tous les indicateurs sont au rouge. Et si la population française augmente encore très légèrement (+ 0,25 %), contrairement à l’allemande ou à l’italienne, on approche de la bascule : la mortalité augmente, les naissances reculent, et l’indice synthétique de fécondité des femmes retrouve le niveau le plus bas qu’il avait atteint en 1919 au lendemain de la Grande Guerre et de la saignée de jeunes hommes qu’elle avait provoquée (1.400.000 morts). Du jamais vu en temps de paix, qui plus est sans catastrophe sanitaire. Cela s’inscrit en outre dans une tendance au moins à moyen terme qui traduit un changement de société. Avec la révolution arc-en-ciel, un refroidissement démographique durable s’installe en France.

 

Pour l’INSEE, la France est au plus bas depuis 1919

Avec une population totale de 68.606.000 habitants, dont 2,3 millions dans les cinq départements d’outre-mer, la France a connu une augmentation de 0,25 %, solde migratoire connu compris. Les naissances ont reculé de 2,2 % par rapport à 2023, atteignant tout juste 663.000 bébés, le bilan annuel le plus bas depuis 1946. Ce nouveau repli s’explique « principalement par le recul de la fécondité », selon l’INSEE. L’Indice synthétique, ou conjoncturel de fécondité (ICF), s’est établi à 1,59 enfants par femmes en 2024, soit celui de 1919. Même la fécondité des femmes de 30 à 39 ans a baissé, alors qu’elles « n’étaient pas ou peu concernées par le recul de la fécondité avant la crise sanitaire ». L’ICF nécessaire à renouveler les populations, 2,1 enfants par femme, a été atteint pour la dernière fois en 1974, mais il était encore en France de 2,02 en 2010. En passant au-dessous de 1,6, la France qui, à cause des familles venues de l’immigration sembla longtemps limiter son refroidissement démographique, rejoint le modèle européen d’extinction des populations autochtones. Il faut préciser en effet que le dénombrement des dépistages de la drépanocytose, maladie congénitale ne touchant que les pays du Sud, montre que plus d’un tiers des naissances en France est originaire du Sud.

 

Un refroidissement démographique doublé d’un remplacement

Comme le nombre de décès croît, atteignant le nombre de 646.000 (+ 1,1 % depuis 2023), à cause du vieillissement naturel des baby-boomers, la population cesse pratiquement de croître et sa pyramide des âges repose sur sa pointe : les moins de 15 ans représentent à peine 16,7 % de la population, contre 21,8 % pour les plus de soixante-cinq ans (qui n’étaient que 16,3 % en 2005). Aucune reprise sérieuse de la nuptialité ne laisse prévoir une amélioration de la natalité. Le nombre des mariages a légèrement augmenté en 2024 (+ 2 %), mais il n’est que de 247.000. En 1964, pour la seule France métropolitaine dont la population totale était de 48 millions, il y a eu 878.000 naissance, 347.000 mariages et 516.000 décès. Le refroidissement démographique est spectaculaire et s’accompagne d’un remplacement tout aussi manifeste : c’est pourquoi les associations immigrationnistes protestent contre la nouvelle question de l’INSEE qui demande le lieu de naissance des parents. Le changement de société que révèle la démographie est double : changement des mœurs et des familles, changement ethnique, et les idéologues entendent interdire de mesurer ce dernier.

 

Pauline Mille