A quelques mois de sa retraite de président des États-Unis, Barack Obama relance le dossier des retraites : il veut étendre « généreusement » le régime fédéral de l’assurance vieillesse à un plus grand nombre de salariés. Aux États-Unis aussi, le socialisme galope.
Voilà trois ans, considérant le poids que son programme de retraites fait peser sur l’économie des États-Unis, Barack Obama avait suggéré une coupe modérée dans les dépenses du système fédéral d’assurance vieillesse en calculant différemment l’ajustement sur le coût de la vie (programme COLA, cost of living adjusment). Les Démocrates avaient poussé de tels cris d’orfraie que l’idée était vite passée aux oubliettes. Aujourd’hui, à cinq mois de la prochaine élection présidentielle, Obama entend marquer son deuxième mandat très à gauche et continuer d’installer le socialisme aux États-Unis. Dans un discours prononcé à Elkhart, dans l’Indiana, il a proposé d’étendre le système fédéral de retraite de façon plus « généreuse » à un plus grand nombre de salariés.
Obama juge nécessaire un régime fédéral des retraites aux États-Unis
« Regardons les choses en face, a-t-il dit. Beaucoup de gens aux États-Unis n’ont pas pu épargner pour leur retraite. (…) De moins en moins d’Américains ont des pensions sur lesquelles ils peuvent réellement compter. C’est pourquoi le régime fédéral est plus important que jamais. (…) Nous ne pouvons nous permettre de l’affaiblir, nous devons au contraire le renforcer. » Poursuivant dans cette veine, Barack Obama a proposé de financer la retraite « digne » que « ces gens ont mérité » en demandant aux « Américains les plus aisés de payer un petit peu plus. Ils peuvent le faire. Je peux le faire ».
Il peut certainement le faire, être généreux avec l’argent des autres est facile, c’est toute la recette du socialisme. Et Obama a reçu les félicitations immédiates et chaleureuses tant d’Hillary Clinton que de Bernie Sanders. Mais c’est l’addition finale qui est toujours plus douloureuse à payer. Le un pour cent des contribuables les plus riches aux États-Unis a payé 40 % de l’impôt sur le revenu en 2012, 43 % en 2013, et 45,7 % en 2014. Une progression fulgurante qui indique la progression du socialisme et les limites de la « générosité » future.
Étendre les retraites et le socialisme, c’est ruiner le contribuable
En dehors de la question morale, psychologique et politique de savoir jusqu’où les riches voudront et pourront payer, se pose la question arithmétique du coût de l’assurance vieillesse telle que la rêve Obama. Un professeur de l’université de Boston, Laurence Kotlikoff, a calculé que, si toutes les promesses du gouvernement d’Obama étaient tenues, le gouffre fiscal (c’est-à-dire la différence entre les recettes réelles et les engagements financiers) serait de… 210 mille milliards de dollars ! Un total qu’on n’atteint pas en pressant les citrons des très grandes fortunes. Et, poursuivant ses savants calculs, Laurence Kotlikoff estime que pour le combler, il faudrait une augmentation immédiate et permanente des recettes fiscales de 59 % (rien que ça !), ou une diminution immédiate et permanente des dépenses fédérales de 38 %. Tel est le genre d’alternative où mène tôt ou tard le socialisme, aux États-Unis comme en Europe, et Obama n’y échappera qu’en quittant la Maison blanche.