Selon l’agence de notation Moody’s Analytics, quatre Etats sont actuellement en récession aux Etats-Unis : l’Alaska, le Dakota du Nord, la Virginie-Occidentale et le Wyoming, et trois autres pourraient les rejoindre bientôt alors que les données économiques nationales laissent craindre la rétraction la plus importante depuis la crise de 2009.
Les entrepreneurs dans ces Etats constatent des difficultés qui leur font craindre de devoir se « serrer la ceinture » pendant une période de plusieurs années au moins.
Ce sont surtout les zones à forte concentration d’industrie de l’énergie qui souffrent en raison de la chute des cours, tandis que l’industrie manufacturière se bat avec la montée du dollar. Autant de faiblesses que seule la consommation domestique pourrait compenser, boostée au contraire par la chute des cours de l’énergie.
Plusieurs Etats sont déjà entrés en récession
Selon Joseph LaVorgna, économiste à Deutsche Bank Securities à New York, la récession est alimentée par « l’énorme chute des cours de l’énergie et des autres matières premières ». Il constate un réel risque de récession nationale.
La perte d’emplois dans les Etats concernés – 18.000 dans le Dakota du Nord, 11.800 dans la Virginie-Occidentale et 6.400 dans le Wyoming, selon le Département de l’emploi – est directement lié aux affres du marché de l’énergie, poussant la production à la baisse et les licenciements à la hausse.
Janet Yellen, présidente de la Fed, se veut rassurante. Sans nier le risque de récession nationale, elle estime qu’il n’y a pas de chute brusque de la croissance en vue.
Les Etats-Unis pourront-ils éviter la récession nationale ?
Mais la récession constatée dans quatre Etats en 2015 se concentre surtout sur les trois derniers mois de l’année, tandis que la Louisiane, le Nouveau Mexique et l’Oklahoma présentent des signes alarmants. Une enquête mensuelle réalisée par Bloomberg auprès d’analystes économiques fait état d’une probabilité médiane de récession nationale aux Etats-Unis au cours des 12 prochains mois qui atteint 20 %, le plus haut depuis février 2013. Entre-temps, la remontée a été nette : en octobre 2014, chaque Etat des Etats-Unis était en expansion.
On connaît assez précisément les effets de la chute du pétrole : 25 % de repli correspond à quelque 0,6 % de perte d’emploi au Texas, 0,8 % en Louisiane, 2,1 % au Wyoming, selon Stephen Brown de l’université du Nevada. Le Texas parvient à s’en sortir en se tournant vers la technologie qui lui a permis de créer 166.900 emplois en décembre.
Reste que dans les Etats les plus durement touchés par le chômage, il est vain d’espérer une remontée grâce à la consommation. Un exemple ? La Virginie-Occidentale où un hypermarché Wal-Mart vient de fermer. Signe d’une stagnation durable.