La revue Proceedings of the National Academy of Science publie une étude qui établit une préférence marquée par toutes les formes d’Intelligence artificielle, ChatGPT comprise, pour les textes rédigés par des IA, par rapport à ceux qui sont rédigés par des humains. Jan Kulveit, l’un des auteurs de l’étude, en conclut : « Etre humain dans une économie peuplée d’agents IA serait nul. » L’équipe a demandé aux différents modèles d’IA de choisir un produit, un article scientifique ou un film, en fonction de la description qui en était fournie. Pour chaque élément, on leur a fourni une description rédigée par un humain et une description rédigée par l’IA. Il n’y a pas photo au résultat : les IA ont toujours préféré les textes des IA. Ce que l’étude a nommé « le biais IA-IA ». Puis, selon Kulweit, l’équipe a soumis 13 assistants de recherche humains aux mêmes tests. Les humains avaient une légère préférence pour les contenus écrits par l’IA, notamment les films et les articles scientifiques. Mais cette préférence était faible, « loin d’être aussi marquée que celle des modèles d’IA ».

L’IA dangereuse pour les hommes qu’elle discrimine

Ce biais IA-IA peut avoir des conséquences terribles. D’abord, Internet est si pollué par les erreurs d’IA que celles-ci finissent par les intégrer – étant donné la préférence de l’IA pour ses propres productions, cela peut entrainer une régression de l’IA. Mais cela peut aussi pourrir la vie sociale : Selon Kulveit, cela pourrait chambouler les entreprises qui travaillent avec des LLM, ces modèles d’apprentissages automatiques capables de comprendre et générer des textes. Dans « l’évaluation des candidats à un emploi, des travaux scolaires, des subventions, etc., si un agent de LLM choisit entre votre présentation et une présentation écrite de LLM, il pourrait systématiquement privilégier celle de l’IA. » Et le co-auteur de l’étude de terminer par un conseil pratique à ceux qui veulent qu’on distingue leur production, ne serait-ce qu’un CV : « Si vous pensez que votre texte sera évalué par une IA : faites-le peaufiner par des LLM jusqu’à ce qu’ils l’apprécient, tout en essayant de ne pas sacrifier la qualité humaine. » Il faut plaire à l’intelligence artificielle, mais aussi au DRH vivant.