L’euro joue au yoyo

Euro yoyo
 
Raffermi face au dollar en fin de semaine à l’annonce de l’accord entre Bruxelles et Athènes, l’euro reperdait lundi de sa vigueur dans l’attente de la liste des réformes que la Grèce devait fournir à l’Union européenne. Si la monnaie unique joue ainsi au yoyo, n’est-ce pas la confirmation que le compromis n’est pas aussi « bon » que François Hollande veut bien le faire croire ?
 

Nouveau recul de l’euro

 
L’euro reculait donc face au dollar lundi, avant la présentation du programme de réformes par le gouvernement grec afin d’obtenir une extension d’aide pour financer ses réformes. Une opération délicate, tant Athènes est obligée de satisfaire Bruxelles sans mécontenter ses compatriotes qui ont amené Syriza au pouvoir pour se débarrasser de l’austérité imposée par la Commission européenne.
 
L’exercice promet d’être plus que délicat, et pourrait remettre en cause l’unité du gouvernement, l’un des ministres ayant accusé Alexis Tsipras, le premier ministre, de ne pas entreprendre les réformes structurelles nécessaires, et surtout d’avoir, en définitive, négocié un accord qui ne présentait guère de différences avec l’accord précédent (celui de la troïka) qu’il prétendait récuser.
 
Dans le même sens, l’eurodéputé Manolis Glézos, qui jouit d’une grande autorité morale dans son pays pour avoir décroché le drapeau nazi de l’Acropole lors de la Seconde Guerre mondiale, a demandé pardon au peuple grec : « Changer le nom de la “troïka” en “institutions”, celui du mémorandum en “accord” et celui des créanciers en “partenaires” ne change en rien la situation antérieure. (…) Plus d’un mois est passé et la promesse n’est toujours pas transformée en acte. Dommage et encore dommage. Pour ma part, je demande au peuple grec de me pardonner pour avoir contribué à cette illusion. »
 

Monnaie unique, yoyo et incertitude

 
Les analystes notaient dans leur ensemble que l’incertitude autour de la Grèce demeurait intacte, ce qui, compte tenu de la précarité économique actuelle, ne devrait pas pousser les investisseurs à s’engager davantage.
 
La monnaie unique devrait en outre se ressentir fortement de la nouvelle politique de la Banque Centrale européenne, qui va donc acheter, à partir de mars, plus de 1.000 milliards d’euros d’actifs, dont de la dette souveraine, ce qui devrait certes stimuler l’économie, mais affaiblir les cours de l’euro.
 
La monnaie unique n’a pas fini de subir les affres des marchés…