David Cameron est furieux. Parce que la reprise économique a été meilleure au Royaume-Uni que dans d’autres pays de l’Union européenne, le voilà frappé d’une taxe d’1,7 milliard de livres – plus de deux milliards d’euros – payables au 1er décembre. La réussite, dans la logique de l’UE, se paye : ce sont les meilleures performances de l’économie britannique depuis 1995 qui « justifient » cette facture. La presse outre-Manche parle de « hold-up ».
Le Premier ministre britannique est d’autant en colère que la France, elle, s’apprête à récupérer 790 millions d’euros, à rembourser pour cause de moindre réussite économique par Bruxelles.
Royaume-Uni : une reprise économique coupable ?
Pour le parti conservateur britannique, la nouvelle est fort mauvaise à l’approche d’importantes élections partielles dans le Kent en décembre, face à l’UKIP de Nigel Farage pour qui c’est pain bénit. Un vrai coup de massue – et comme un malheur en provenance de l’Union européenne ne vient jamais seul, une hausse du budget européen pour 2015 en voie d’adoption par le Parlement européen va alourdir encore la facture pour les contribuables britanniques de 680 millions de livres. 20 % d’augmentation pour le «  ;droit » de faire partie du club européen…
« Il n’est pas acceptable de changer le tarif pour les années révolues et de les réclamer sans préavis. La Commission européenne ne s’attendait pas à disposer de cet argent et elle n’en a pas besoin, et nous allons travailler avec d’autres pays touchés de la même manière pour faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le contester », a déclaré un porte-parole du Premier ministre au Financial Times.
L’Union européenne taxe les abandons de souveraineté
C’est un nouveau révélateur de l’abandon de souveraineté et de pouvoir que représente l’adhésion à l’Union européenne – même aménagée comme c’est le cas pour le Royaume-Uni qui en outre ne fait pas partie de la zone euro. C’est Bruxelles qui décide, et même l’espoir de trouver des alliés tels les Pays-Bas, sujets eux aussi à une contribution supplémentaire, ne donne aucune assurance quant à l’issue du conflit.
Du côté de l’UE, on a assuré au Daily Telegraph que la possibilité de contester le supplément sur le plan légal est nulle : « C’est à la discrétion de la Commission. C’est automatique, il n’y a rien que la Grande-Bretagne puisse faire. »
Mais d’où vient cette modification automatique des contributions ? Eh bien, d’une révision de la manière de calculer le PIB : désormais, Bruxelles y intègre les revenus des industries de service « cachées », tels le trafic de stupéfiants et la prostitution…