Un évêque du Nigeria réfute le cardinal Parolin qui ne sait pas reconnaître la persécution des chrétiens

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Après la déclaration du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, assurant que les massacres de chrétiens nigérians n’avaient rien à voir avec leur foi, Mgr John Bakeni, évêque de Maiduguri au Nigéria a réfuté avec force cette interprétation lénifiante à l’égard de l’islam.

Le cardinal Parolin avait déclaré lors d’une conférence de presse, mardi, en marge de la présentation du dernier rapport de l’Aide à l’Eglise en détresse au Parlement britannique, que le « conflit » nigérian « n’est pas un conflit religieux, mais plutôt un conflit social, par exemple entre éleveurs et agriculteurs ». Et d’ajouter, assurant que des interlocuteurs lui avaient inspiré ces remarques : « N’oublions pas qu’au Nigeria aussi, de nombreux musulmans sont victimes de cette intolérance. Ce sont des groupes extrémistes qui ne font aucune distinction pour atteindre leur but, leurs objectifs. Ils recourent à la violence contre tous ceux qu’ils considèrent comme leurs opposants. »

 

Mgr Bakeni décrit de fait le cardinal Parolin comme « simpliste »

Combien de martyres, de morts héroïques par amour du Christ effacés par ces propos dictés, sans aucun doute, par le refus d’incriminer la violence du Coran ?

Mgr Bakeni n’a certes pas nommément désigné le cardinal Parolin. Et il n’échappe pas non plus aux poncifs du jour : n’a-t-il pas affirmé que les causes sous-jacentes de la violence dans la bande centrale du Nigeria sont complexes et peuvent être attribuées à des facteurs tels que la pauvreté, le changement climatique et la concurrence pour la terre ?

Mais en intervenant devant le Parlement britannique à l’occasion de cette présentation de l’AED, il a souligné :

« Même si le conflit n’est pas uniquement religieux, il serait tout aussi simpliste de ne pas reconnaître que la dimension religieuse agit comme un facteur aggravant significatif de la situation, d’autant plus que les églises, les prêtres et d’autres symboles puissants du christianisme sont attaqués, apparemment en toute impunité. »

Autrement dit : les attaques meurtrières sont signées, et il faut être particulièrement aveugle pour ne pas s’en rendre compte.

 

Un évêque du Nigéria décrit la persécution anti-chrétienne

Mgr Bakeni a expliqué que les pasteurs nomades fulani militants ont dévasté les communautés agricoles chrétiennes de la région, mais de manière ciblée :

« Ces dernières années, la violence s’est intensifiée, avec notamment d’horribles massacres au cours de l’année dernière ; dans de nombreuses attaques, les militants s’en prennent généralement d’abord aux églises. »

Infocatólica rappelle à ce sujet qu’en juin 2025, plus de 270 personnes ont été tuées lorsque des militants fulani ont rasé Yelewata, dans l’Etat de Benue. Mgr Bakeni a précisé :

« Le premier endroit qu’ils ont attaqué était l’église catholique locale ; heureusement, une petite patrouille de police a réussi à les contenir, mais ils ont ensuite dirigé leur attaque vers le centre du village, qui était sans défense. Dans ces Etats de la bande centrale, les bergers fulani ont terrorisé sans relâche de nombreuses communautés, en effaçant certaines d’entre elles de la carte. Et dans des endroits comme Agatu, Yelwata, Ukum, dans l’Etat de Benue ; Mangu et Bokkos, dans l’Etat du Plateau ; et Gwantu et Manchok, dans l’Etat de Kaduna, ces attaques ont pris un caractère génocidaire, puisque plus d’un millier de personnes vulnérables ont été tuées en une seule nuit lors de plusieurs attaques. »

Dans son propre diocèse de Maiduguri, où il a supervisé les enquêtes sur le terrorisme de Boko Haram, plus de 200 églises et chapelles, ainsi que 20 presbytères et centres pastoraux, avaient été endommagés au printemps 2017. Et 1,78 millions de personnes avaient dû fuir le nord-est du Nigeria à cause de la violence.

 

Le cardinal Parolin réfuté

Aux massacres, s’ajoutent les rapts de femmes chrétiennes : on pense aux enlèvements par les djihadistes dont certains, comme celui des élèves de Chibok en 2014 et celui de l’adolescente Leah Sharibu, ont été médiatisés en Occident. Alors que nombre de ces filles et jeunes femmes sont toujours entre leurs mains, on sait que les islamistes pratiquent la conversion forcée de ces chrétiennes à l’islam.

Comme le dit Mgr Bakeni :

« Nous devons être courageux et avoir le courage de nos convictions pour dire que, même si les causes sont complexes, le changement climatique n’a jamais enlevé les filles de Chibok, ni tué des prêtres, ni brûlé des églises. »

Courageux ? Oui, pour aller contre la fable de « l’islam, religion de paix ». Car si le communisme – nord-coréen notamment – punit de mort le simple fait d’être chrétien, si l’hindouisme en Inde persécute fortement les chrétiens, une bonne part des pays où la foi au Christ expose la vie des chrétiens sont des pays musulmans. Le cardinal Parolin semble préférer fermer les yeux.

 

Jeanne Smits