L’Inde se frotte les mains : alors que l’Union européenne a adopté de nouvelles règles sur la déforestation, prévoyant notamment l’interdiction de produits qui en seraient issus, le sous-continent asiatique se félicite de nouvelles « opportunités » liées au fait que sa couverture forestière est en notable augmentation. Les exportations indiennes de café, de cuirs et de carton vers l’UE, qui représentent actuellement quelque 1,3 milliards de dollars annuels, devraient augmenter grâce aux nouvelles mesures.
Si certains veulent voir dans le règlement européen une barrière douanière déguisée visant notamment l’Amérique et l’Afrique qui abattent des forêts à des fins agricoles, un responsable gouvernemental indien a jugé que la situation indienne, où cette pratique n’a pas cours et où la forêt progresse, devrait permettre une augmentation des exportations. « Nous pouvons le démontrer à l’UE et avancer ensemble vers un accord », a-t-il déclaré.
L’UE interdit les produits liés à la déforestation, l’Inde peut en profiter
Barrière douanière européenne ? On a le droit d’être sceptique, vu que l’Union européenne ne produit pas – par exemple – du café, du chocolat, de l’huile de palme ou des fèves de soja, concernés par les mesures. Cela ressemble bien davantage à la création de pénurie au nom de la diminution de l’impact de l’homme sur la planète. Mais passons.
Près de 25 % des terres indiennes sont aujourd’hui couvertes de forêts, et cette progression a concerné 2.261 kilomètres carrés en deux ans.
L’Inde, qui a déjà instauré des systèmes de traçabilité par blockchain pour ses exportations de raisin, devrait étendre ce système de surveillance numérique à tous les produits fabriqués et exportés couverts par les réglementations des importateurs, selon un responsable du think tank indien Global Trade Research Initiative (GTRI).
Les exportations de l’Inde favorisées
Un rapport de la banque Goldman Sachs indiquait il y a quelques semaines que l’Inde pourrait devenir la deuxième économie mondiale à l’horizon 2075, derrière la Chine mais devançant les Etats-Unis. Elle est actuellement à la 5e place mondiale, mais il semblerait qu’elle puisse, comme la Chine l’a fait et continue de le faire, bénéficier à la fois du libre-échangisme et des limites que l’Occident, et notamment l’UE, s’impose à lui-même.