Lundi dernier, la Réserve fédérale américaine (Fed) a imposé de nouvelles limites à la toute-puissance de la haute finance, en soumettant les huit plus grosses banques américaines à de nouvelles exigences en matière de fonds propres, afin de réduire le risque que pourrait faire peser leur faillite sur le système financier. Cette décision a été adoptée à l’unanimité par les régulateurs de la Fed. Ces huit banques devront donc relever leurs fonds propres au-dessus du niveau imposé au secteur bancaire, pour atténuer les éventuelles pertes inattendues et réduire le risque d’un sauvetage par le contribuable. Le but est de faire assumer à ces banques le coût que leur faillite imposerait aux autres, pour éviter la situation de 2008 et 2009, où la faillite de gros établissements avait nécessité un sauvetage au moyen de fonds publics.
La Fed oblige les huit plus grosses banques américaines à prévenir les risques d’une éventuelle faillite
Cette nouvelle directive de la Réserve fédérale oblige les huit banques à renforcer leurs fonds propres de 200 milliards de dollars de capital supplémentaire. Il impose donc aux géants bancaires américains de disposer d’une marge de fonds propres supplémentaire de 1 % à 4,5 % des actifs pondérés du risque.
Si les exigences ne sont pas remplies, les banques pourront alors être soumises à des « limitations » de la distribution de leurs dividendes ainsi que pour le versement de certains bonus.
L’idée de cette décision est également d’encourager les grosses banques américaines à réduire leurs risques afin de réduire leur pression sur le système financier.
La plupart des banques sont déjà en conformité avec les nouvelles directives. Seule la banque JPMorgan ne répond pas encore à leurs exigences, mais devra y parvenir avant le 1er janvier 2019.
La Fed impose ses règles à la haute finance avec des exigences supplémentaires en matière de fonds propres
Outre JPMorgan, les banques concernées sont Bank of America, Bank of New York Mellon, Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley, State Street Corporation et Wells Fargo.
Les exigences de capitalisation augmenteront ensuite proportionnellement au risque que représente la banque, de l’avis des régulateurs, qui pourront donc changer les règles en cours de route, établissement par établissement. L’un des facteurs de risque les plus étudiés sera le niveau de dépendance de la banque envers les marchés de financement à court terme, qui permettent d’emprunter à d’autres banques. Ces marchés s’étaient en effet arrêtés pendant la crise de 2008.
Ces dernières années, la Réserve fédérale et d’autres régulateurs ont imposé une série de règles pour limiter les activités de la haute finance et exiger que les banques accroissent leurs fonds propres. Les régulateurs de la Fed sont allés au-delà de celles qu’ont imposées les régulateurs internationaux.