White bird est présenté comme une chronique familiale, de famille en crise, ce qui peut faire un sujet, sans grande originalité. Une femme au foyer lasse de la médiocrité de son mari, jalouse de la beauté de sa fille adolescente, disparaît. Aurait-elle choisi de les abandonner brusquement ? C’est l’hypothèse qui prévaut. Mais une autre vient à l’esprit : le mari aurait-il tué sa femme ? Sa mollesse, un caractère apparemment inoffensif, ne plaident pas en faveur de cette hypothèse. White bird suit l’adolescente, perdue comme un oiseau blanc dans une tempête de neige, l’évolution de ses relations familiales, amicales, sentimentales. Le tout est décrit sans pudeur particulière, avec des passages un peu sensuels, mais sans tourner à la franche obscénité. Le réalisateur réussit à filmer de beaux plans, très étudiés, des couleurs aux déplacements des personnages, ce qui reflète un professionnalisme devenu trop rare.
La vraie et la fausse fin de White bird
Le film aurait pu s’arrêter à sa fausse fin, petite chronique un peu trop dans l’air du temps, avec des caractères secondaires tenant parfois des stéréotypes de films pour adolescents, mais non dénuée de tout charme. Or, le spectateur est surpris par la vraie fin, dix minutes de démolition complète de la famille et des bonnes mœurs, et vraisemblable plaidoyer pour une homosexualité toujours publique et assumée, à opposer à une autre honteuse et cachée. Terrain sur lequel on ne suivra pas le réalisateur.