La dette publique globale atteint un record : 152 mille milliards de dollars ; risque de stagnation mondiale selon le FMI

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Le Fonds monétaire international met en garde contre une stagnation, voire une récession globale qui pourrait frapper lourdement toutes les économies du monde, alors que la dette publique globale vient d’atteindre un record inédit de 152 mille milliards de dollars. Cela représente 225 % du PIB mondial. Face à une croissance en berne une telle charge est quasi impossible à assumer : on est dans la situation d’un ménage qui emprunte de plus en plus alors que ses revenus stagnent ou diminuent, pour reprendre l’exemple d’un analyste du Telegraph de Londres. Le FMI ne cache pas sa volonté de peser sur les choix politiques et bancaires dans cette situation qu’elle présente comme angoissante. On est en période électorale dans de grands pays du monde et cela se sent.
 
Les mises en garde interviennent au moment où le FMI revoit à sa baisse les prévisions de croissance pour de nombreux pays, avec ce beau paradoxe post-Brexit : parmi les pays du G7, seul le Royaume-Uni a bénéficié d’une révision à la hausse.
 

La stagnation mondiale aggravée par une dette publique record

 
Mais c’est la vieille tactique qui est reprise, malgré ce démenti par les faits : tout comme le FMI avait annoncé les pires catastrophes en cas de décision des Britanniques de sortir de l’Union européenne, il promet maintenant une sorte d’apocalypse financière et économique si la « vague populiste » qui s’annonce aux États-Unis et en Europe devait se concrétiser. Ces politiques frapperaient les échanges internationaux, les investissements et la migration, et c’est tout cela qui aboutirait à la stagnation prolongée, prévient le FMI.
 
Oui vous avez bien lu : la migration fait partie des biens que le FMI veut protéger au nom de la doctrine de la libre circulation des personnes et des biens et de l’enrichissement global.
 
Les solutions proposées par l’organisme international, ou plutôt serviteur du mondialisme, passent par les dépenses d’abord, et par le contrôle des banques ensuite. Le FMI voudrait voir les économies mondiales stimulées par des dépenses publiques : c’est la solution socialiste par excellence mais sans aucune garantie de réussite – dépenser des fortunes en infrastructures afin de soutenir l’emploi. Dans un contexte d’endettement record et, dans de nombreux pays, de grande fragilité des banques, on se demande comment tout cela pourrait bien se faire. Mais il est vrai que nul ne s’attend à ce que l’endettement ne continue pas d’augmenter, on cherche seulement à le compenser par une illusoire croissance déjà si gravement mise à mal dans les pays développés par les délocalisations et désindustrialisations imposées par le biais de la concurrence déloyale des pays à bas coût de production.
 

Le FMI lance un cri d’alarme pour peser sur la politique

 
Mais le FMI s’inquiète plus que tout du « climat politique » où de nombreux pays risquent de choisir des politiques « tournées vers l’intérieur » : il s’inquiète pour inquiéter, il menace pour faire peur à l’heure où les prochaines étapes de partenariat libre-échangiste se heurtent de plus en plus au refus populaire. Et d’imaginer une hypothèse où « ces initiatives limitent ou inversent les échanges internationaux et l’intégration financière, entraînant une course à la vente sur les marchés boursiers par crainte de voir les profits s’effondrer, ainsi qu’un appétit de risque en berne. La zone euro, le Royaume-Uni et les États-Unis souffriraient sur les deux années à venir d’une chute du différentiel entre avoirs et dettes restant à payer de 20 % » : signe annonciateur de récession, selon le FMI (qui n’a pas su prévoir la crise de 2008).
 

Le FMI parle des risques pour prôner des solutions globales

 
Les banques n’en seraient que plus fragilisées et d’ailleurs le FMI souhaite voir les Etats venir à leur secours, pour les aider à affronter leurs problèmes de créances douteuses, surtout dans les pays comme ceux de la zone euro où ce sont elles qui ont porté l’essentiel de la crise financière de 2008. Il faut que les banques les plus petites disparaissent – pour le plus grand bénéfice de la haute finance – et que les autres réduisent le nombre de leurs agences pour faire des économies, assure le FMI. Celui-ci verrait bien aussi les plus petites sociétés absorbées par les plus grandes pour réaliser des économies d’échelle. C’est dire si son interventionnisme va loin.
 
Il propose enfin que les différents Etats en finissent avec leurs tracas administratifs et leurs marchés du travail sur-réglementés : c’est une énième demande en ce sens et pour le coup, elle est de bon sens. Mais rien ne laisse penser que les gouvernements soient près d’y répondre, avec ou sans le FMI.
 

Anne Dolhein