La grève du 5 décembre a fait l’admiration du monde entier pour la raison principale qu’elle ne s’adressait à personne, le gouvernement étant démissionnaire et expédiant les affaires courantes. C’était en quelque sorte une grève à toutes fins utiles, une grève préventive en attendant le choix de l’heureux Premier ministre élu, François Bayrou, intronisé depuis. Une observation plus précise des taux de participation est très instructive. A la mi-journée, il y avait selon les syndicats 18,6 % de grévistes, acceptons-en l’augure, mais très inégalement répartis. La fonction hospitalière, par exemple, pourtant particulièrement proche des points sensibles du futur budget, n’était mobilisée qu’à 5,6 %. Les deux secteurs les plus en pointe, en revanche, étaient l’Education nationale (31,32 %), immédiatement suivie par les Finances (20,22 %). Et, aux Finances, c’est la Direction générale des finances publiques qui s’est le plus mobilisée (23 %). Alors qu’on devrait y savoir ce que pèse la dette. Et apprécier à sa juste valeur l’avertissement sans frais que vient de donner l’agence Moody’s en dégradant la dette souveraine de la France à AA3 : elle a anticipé une augmentation du déficit de la France en 2025 et un lourd accroissement du service de la dette. Les fonctionnaires des Finances paraissent complètement irresponsables.