Vu depuis l’étranger, l’état économique de la France est matière à commisération, ou prétexte au ridicule. Le Daily Telegraph de Londres dresse un sombre tableau des indicateurs français en huit graphiques très parlants, dont le premier est paradoxal : la France s’en est moins mal tiré que les autres pays moteurs de l’Europe des suites de la grande crise de 2008. Sa croissance, partie de moins haut, est tombée moins bas que celles de ses voisins : l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne… et aujourd’hui elle reste dans le positif, même si elle reste voisine de zéro.
La France, « homme malade » de l’Europe et de l’OCDE
Au point que la France pourrait bien afficher la croissance la plus faible parmi les grandes économies mondiales en 2014, selon le FMI, là où le Royaume-Uni passera au-dessus des 3%. La productivité française « par tête » est l’une des moins bonnes des pays développés suivis par l’OCDE, loin derrière la Corée du Sud et la Pologne, l’Australie, la Suède et le Royaume-Uni, plus modeste que celle de l’Espagne, de l’Allemagne, des Etats-Unis et du Canada. Elle ne devance que l’Italie et le Japon.
Ajoutez à cela une demande intérieure déprimée et des problèmes dans l’ensemble de l’eurozone : le spectre de la déflation guette.
Le quotidien pointe également le niveau des dépenses publiques qui dépasse largement les recettes depuis 1975 et indique qu’une des raisons de l’écart persistant est dû au fait que la France n’a pas été forcée à subir le même type de cures d’amaigrissement que ses voisins du sud se sont vus imposer « de force » : Grèce, Italie, Espagne et Portugal. Avec les conséquences humaines que l’on sait…
C’est donc là qu’on veut en venir.
S’agit-il vraiment d’en finir avec le socialisme qui est le réel fléau qui « plombe » la France ? Avec 55 % de dépenses publiques par rapport au PIB, à mettre en regard des 40 % enregistrés en moyenne dans les pays développés de l’OCDE, on pourrait presque croire que l’Union européenne avec son droit de regard de plus en plus lourd sur les politiques internes de ses pays membres a la bienveillante intention d’alléger le poids de l’Etat.
L’Europe, le socialisme et l’économie
Mais la réalité est autre : à force de réglementations, de dépenses imposées, du programme de lutte contre le réchauffement climatique et ses exorbitantes contraintes énergétiques, l’UE ne fait que compliquer la situation, sans rien imposer qui libère réellement les domaines non régaliens budgétivores : l’Education Inter-nationale, par exemple.
La comparaison des taux de chômage entre la France et l’Allemagne montre le spectaculaire avantage de cette dernière – mais il est vrai que celle-ci, envers et contre la tendance globale, a su conserver davantage d’industries de qualité. En attendant, le FMI ne voit une possibilité d’embellie pour la France qu’à partir de 2016. Marginale, forcément, tant que les choses restent égales par ailleurs.