« Nous ne sommes pas gays ! », lance, à la tribune de l’ONU, le président du Zimbabwe Robert Mugabe

Gays ONU président Zimbabwe Mugabe
 
Cela se passait lundi dernier, à la tribune de l’ONU. Robert Mugabe, le président du Zimbabwe, a profité de son temps de parole pour répondre aux critiques qui lui sont régulièrement adressées à propos de l’homosexualité. « Nous ne sommes pas gays ! », a-t-il lancé au terme d’une déclaration qui se voulait un point final à la discussion.
 
« Il n’est nulle part écrit dans la charte que certains doivent nous juger. (…) Nous condamnons les tentatives d’ajouter de nouveaux droits qui sont contraires à nos normes, nos croyances, nos valeurs et nos traditions. Nous ne sommes pas gays ! »
 
C’est en ces termes nets et définitifs que le chef de l’Etat zimbabwéen a répondu aux Occidentaux auxquels il reproche de vouloir, depuis déjà de longues années, imposer à son pays d’accepter l’homosexualité – voire de l’imposer à la population de son pays en particulier, et de l’Afrique en général.
 

A l’ONU, le président du Zimbabwe déclare : « Nous ne sommes pas gays ! »

 
Le président Mugabe a donc dénoncé le « péril » que représente, pour lui et son pays, « le nouvel agenda des droits de l’homme qui est imposé par l’Occident, et plus spécifiquement la volonté de mettre fin à la criminalisation et la persécution envers les homosexuels ». Logique, puisque, au Zimbabwe, l’homosexualité est passible de la prison.
 
Malgré la tension provoquée par le sujet, et la virulence habituelle au président africain, quelques applaudissements sont venus ponctuer son discours.
 

Robert Mugabe n’est pas une exception africaine

 
De toutes parts, on brocarde le délire répétitif d’un homme de 91 ans. Mais, à ce compte-là, nombre d’hommes politiques méritent la camisole. Pour ne prendre que le seul cas du président de la République française, il conviendrait de noter à quel point certains sujets – la Syrie, Bruxelles, etc. – sont devenus chez lui obsessionnels.
 
Et puis, si l’on veut clouer la pensée du président du Zimbabwe au pilori, le risque est grand pour les Occidentaux de faire l’unité de l’Afrique contre eux.
 
Robert Mugabe est en effet loin d’être un cas isolé. La loi ougandaise dénonce ainsi « la connaissance charnelle contre l’ordre de la nature ». Et au total, sur 54 pays africains, 38 pénalisent l’homosexualité. L’Afrique fait donc presque autant, en la matière, que le reste de l’humanité, puisque, dans le monde, ce sont 78 pays au total qui se prononcent contre ces relations contre-nature.
 

Hubert Cordat