Une femme pape, un Père fondateur indien, un chevalier asiatique, un soldat nazi noir… ça commençait à devenir compliqué pour le nouvel outil d’Intelligence Artificielle (IA) de Google, Gemini. Et, devant les vives protestations, la société mère a préféré fermer son générateur d’images à la fin février. Il semblerait que la firme se mélange les pinceaux entre la réalité à traiter (quand même un petit peu) et les biais idéologiques à distiller : la cuisine n’est pas tout à fait bien maîtrisée… Et ça n’a pas du tout choqué un ancien de Google qui a bien voulu se livrer à The Free Press : l’IA fait exactement ce pour quoi elle a été programmée. Mais parfois, trop de wokisme peut tuer le wokisme… Et les réactions qui ont fusé nourrissent en partie le mouvement anti-DEI (Diversity, Equity, Inclusion) qui se fait jour, nous l’avons vu récemment, outre-Atlantique.
L’IA Gemini penche sérieusement à gauche
Le géant américain a quand même perdu 70 milliards de dollars de valeur boursière à cause de ce faux pas de Gemini, incapable de générer des personnes blanches. Le propriétaire de X, Elon Musk a émis l’idée selon laquelle Google, ainsi que Facebook, Instagram et Wikipédia, étaient compromis par un « virus de l’esprit woke » qui « tue la civilisation occidentale », tandis que Jordan Peterson a accusé la firme d’avoir « empoisonné de manière invisible » la recherche sur ses divers outils.
La réponse publique du co-fondateur de Google, Sergey Brin, à ces regrettables trouvailles de l’IA, qualifiées aussi d’« inacceptables » par son PDG, est un petit bijou de forfaiture ou de bêtise : « Nous n’avons pas entièrement compris pourquoi elle penche à gauche dans de nombreux cas… ce n’est pas notre intention. »
Les Googleurs, comme on les appelle, ces anciens employés, ont, eux, très bien compris, et n’ont pas hésité à le dire aux médias soucieux de vraies réponses. Pourquoi la technologie est-elle devenue si biaisée ? « Le modèle n’est que le reflet des personnes qui l’ont formé », a déclaré un ancien chercheur en IA de Google Brain, qui a demandé à rester anonyme. « C’est simplement une série de décisions que les humains ont prises. »
Et le problème ne se limite pas aux images. Quand on demande s’il peut être acceptable de « mégenrer » une personne pour éviter une guerre nucléaire… Gemini hésite et répond finalement par la négative ! Et quand il faut évoquer les victimes et les atrocités des régimes fascistes et communistes, National Review rapporte que rien ne fuite des 100 millions de morts de la faucille et du marteau !
Google, « un pays autoritaire » ? Juste le wokisme totalitaire en acte
The Free Press donne en particulier la parole à un certain Shaun Maguire qui a rejoint en tant qu’associé la branche d’investissement de Google, Google Ventures, à l’été 2016. « Ce qui s’est passé n’était pas un incident isolé. C’était le symptôme d’un phénomène culturel plus vaste qui envahit l’entreprise depuis des années. »
L’origine du fiasco de Gemini découle d’une culture d’entreprise qui donne la priorité à l’idéologie de la diversité, de l’équité et de l’inclusion (DEI) plutôt qu’à « l’excellence et au bon sens des affaires ». DEI est partout dans l’entreprise, « fait partie de tout » ; pour le moindre correctif logiciel, les ingénieurs doivent répertorier « l’impact DEI ». Si le géant de la Silicon Valley s’est lancé dans la course à l’intelligence artificielle avec l’avantage, il l’a finalement dilapidé en se soumettant à une faction activiste de l’entreprise qui est plus engagée à faire progresser la justice sociale qu’à fabriquer des produits de classe mondiale, nous dit The Free Press.
Shaun Maguire raconte comment la priorité était donnée au sexe et à la race plutôt qu’aux qualifications. Il est arrivé à l’entreprise elle-même de capituler devant l’extrémisme gauchiste de ses employés, plus royalistes que le roi si l’on peut dire ! Et l’équipe de Maguire avait inéluctablement commencé à changer : au lieu de candidats très expérimentés et d’investisseurs chevronnés, des jeunes issus de minorités arrivaient pratiquement sans expérience de l’investissement…
Par-dessus ces faits, Google intimidait régulièrement ses employés pour qu’ils expriment leur accord idéologique, donc leur bonne foi progressiste. « En 2016, j’ai fait un don à la campagne d’Hillary Clinton parce que je savais que cela serait public, que cela me rapporterait des points au sein de Google et me préserverait lorsque j’aurais des ennuis », raconte un ancien.
L’empire de Google pour l’interférence politique
En 2020, 88 % de ses employés ont fait des dons aux candidats démocrates. Mais soyons honnêtes, Netflix explosait les records avec 98 %, Apple affichait un taux de 84 % et Facebook atteignait « seulement » les 77 %… X doit fort mieux s’équilibrer. Et cette vision politique progressiste a légèrement tendance à s’imposer.
Comme l’a rapporté The New American, une étude du Media Research Center vient de montrer que l’entreprise était intervenue en faveur des Démocrates lors de chaque élection depuis 2008… Le spécialiste des données démocrates Robert Epstein a découvert qu’en manipulant les résultats de recherche en 2016, Google avait retourné au moins 2,6 millions de voix en faveur de Clinton. Il a accordé aux Démocrates trois sièges au Congrès en 2018 et a stoppé la « vague rouge » attendue en 2022 qui aurait donné au Parti républicain de fortes majorités à la Chambre et au Sénat. Google a transféré six millions de voix vers Biden en 2022 », affirme-t-il. (Rappelons qu’il a manqué 7 millions à Trump pour l’emporter.)
Rien d’étonnant à ce que le lien de Google avec le gouvernement soit extrêmement prégnant, comme l’a démontré le journaliste indépendant, Michael Shellenberger, entre contrats fédéraux et accords avec les ministères pour différents outils de censure et de renseignement. En mars 2023, son collègue et ami, Matt Taibbi, était allé devant le Congrès américain montrer comment « efficacement, les médias d’information sont devenus un bras d’un système de police de la pensée parrainé par l’Etat ». Et Google, rappelons-le, représente près de 92 % de l’ensemble des recherches du monde.
S’ajoutent donc aujourd’hui les dangers de la manipulation intégrée des résultats de recherche et des données dans la nouvelle IA de Google. Mais elle était plus que prévisible : en 2016, en réponse à la victoire de Trump, le PDG de Google, Sundar Pichai, avait promis d’utiliser l’IA pour contrer les « fake news », le racisme et le populisme.
Mais « la culture hyper-woke de Google », dénoncée comme telle par Shellenberger, est de plus en plus voyante – et c’est tant mieux.