En traduisant devant la justice, en prétextant que l’autorité de l’État était défiée, le général Piquemal pour avoir participé à une manifestation de Pegida interdite à Calais, le gouvernement de Manuel Valls veut empêcher la grande muette de devenir trop bavarde et continue à soumettre le pays à l’antifrance par un processus totalitaire.
Le général Piquemal n’est pas tout à fait n’importe qui. Il a commandé la Légion étrangère et fait partie du cabinet militaire de trois premiers ministres socialistes de 1989 à 1992. C’est dire qu’à soixante-quinze ans, ce militaire du cadre de réserve blanchi sous le harnais de la République n’est pas, comme le voudrait Libération, de « la graine de putschiste ». Il en faut beaucoup pour que ce genre de militaire légaliste descende dans la rue. Mais le danger aux frontières et hors des frontières rend bavardes la grande muette et ses homologues d’Europe. Le CEMAT en personne a appelé à réorganiser la défense du territoire après le 13 novembre. Le général Desportes, l’ancien directeur de l’Ecole de guerre, critique vertement la politique militaire de la France socialiste dans le Figaro. Et de Suisse et d’Autriche viennent des appels angoissés des plus hauts rangs de la hiérarchie militaire. Il fallait donc faire un exemple, et la manifestation interdite de Calais en a été – aussi – l’occasion.
Le général Piquemal et l’autorité de l’Etat à Calais
Pegida assure lutter contre l’islamisation de l’Europe. Ce but est louable, même si la personnalité trouble du fondateur allemand de l’organisation laisse craindre une manipulation des services de police. Le préfet avait interdit la manifestation de Calais parce qu’elle pouvait causer un trouble à l’ordre public. Cette justification serait vertueuse s’il existait à Calais un ordre public. Mais l’État y a organisé le désordre et laisse des bandes de migrants et des nervis d’extrême gauche y mener des émeutes contre les CRS et y molester les habitants. Le procureur de la république de Boulogne-sur-mer a pour sa part assis les poursuites contre le général Piquemal par le fait qu’il aurait « défié l’autorité de l’État ». On approuverait ces mâles et fermes paroles si l’État, face aux bandes et aux migrants, exerçait son autorité – à Calais et ailleurs, ici contre les zadistes, là contre les « banlieusards » qui cassent, caillassent, et assaillent pompiers et forces de l’ordre. La chose est si évidente aux yeux des moins attentifs qu’on ne peut même plus parler de deux poids deux mesures : l’État a retourné les moyens de l’ordre, les moyens de l’autorité, contre la nation. Il a demandé la prolongation de l’état d’urgence pour mieux détruire ce qu’il a pour mission de protéger. La France entière tresserait des couronnes de fleurs à MM. Cazeneuve et Valls s’ils faisaient respecter l’ordre public et l’autorité de l’État ! Mais ils n’utilisent ces mots, ce grand mensonge, que pour mieux imposer l’antifrance aux Français.
Cette inversion caractéristique de l’État révolutionnaire s’étend à tous les domaines de compétence. L’École désapprend l’histoire et l’orthographe, pour mieux inculquer un « vivre ensemble » antifrance. L’armée ne doit plus servir à défendre le pays mais se trouve engagée dans des opérations de gendarmerie internationale – et quand elle grogne on la met au pas. Le mariage qui est la matrice de la famille est dénaturé pour démolir celle-ci. Et tout à l’avenant.
Le processus totalitaire de l’Etat antifrance
Le général Piquemal, comme bien des militaires, a un côté naïf en politique. Il a donné aux cent-cinquante pékins qui ont défié l’antifrance avec lui des consignes très strictes de « ne pas se confronter aux forces de l’ordre », et elles ont été scrupuleusement appliquées, les manifestants ne répondant ni aux charges ni aux tirs de lacrymogènes. Mais ce n’est pas parce qu’on n’a rien à se reprocher que l’État révolutionnaire ne vous tient pas pour ennemi : par un processus totalitaire qu’aucune révolte populaire n’est venue endiguer pour l’instant, il usurpe toujours plus de pouvoirs, et traite en ennemi quiconque ne pense pas de la manière qu’il a décrétée correcte.
Longtemps l’État révolutionnaire a couvert ses exactions en se prétendant le représentant de la Nation : ce n’est plus possible aujourd’hui que le peuple français, comme d’autres en Europe, se dresse lentement contre son remplacement par des hordes de « migrants ». Alors, l’État antifrance se présente carrément comme Dieu, il substitue ses ukases à la loi naturelle et prétend qu’on y obéisse parce que, élu par moins d’un quart de la population, il détient une majorité à l’assemblée nationale. Le citoyen ne lui doit bien entendu dans ces conditions plus nulle obéissance et quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection devient le plus saint des devoirs. Le général Piquemal en a pris l’avant-garde.