Le grand moufti de Turquie Mehmet Görmez a affirmé lundi que le commentaire du pape François qualifiant de « génocide » les assassinats de masse des Arméniens en 1915 était « immoral », et encouragé le Vatican a se concentrer sur sa propre histoire avant d’accuser d’autres personnes.
Le pape François serait le premier chef de l’Eglise catholique à qualifier publiquement la déportation des Arméniens de « génocide » à part entière, provoquant la colère de la Turquie, qui a immédiatement convoqué l’ambassadeur du Vatican et rappelé le sien.
« Le Vatican sera finalement le plus grand perdant si nous rendons tous compte des souffrances passées et de la douleur causée », a affirmé Mehmet Görmez, plus haute autorité religieuse de Turquie.
Le grand moufti de Turquie reproche au pape François de parler de « génocide » arménien
Laissant planer le doute sur d’éventuels massacres de masse orchestrés par le Vatican, le grand moufti de Turquie a tenté de culpabiliser l’Eglise : « La situation actuelle des millions de réfugiés syriens est-elle moins préoccupante pour le Vatican que ce qui s’est passé pendant la déportation arménienne ? », s’est-il interrogé, faisant notamment référence aux nombreux Syriens réfugiés en Turquie depuis le début de la guerre syrienne, dans laquelle la Turquie joue par ailleurs un jeu fort trouble…
Une leçon de charité venue d’islam
« Je trouve les propos du pape immoraux et ne peux les concilier avec les valeurs chrétiennes fondamentales », a-t-il ajouté.
Mais Mehmet Görmez ne s’est pas arrêté là : il a enchaîné sur l’islamophobie !
Après avoir nié le génocide arménien, Mehmet Görmez accuse l’Europe d’islamophobie
Il a soutenu que la faiblesse actuelle de l’économie en Europe et ses difficultés à intégrer les migrants expliquaient la montée de l’islamophobie sur le continent, oubliant sans doute de prendre en compte le comportement de certains de coreligionnaires…
« L’islamophobie devrait être considérée comme un crime contre l’humanité, tout comme l’antisémitisme », a affirmé celui qui niait quelques minutes plus tôt l’existence du génocide arménien. Görmez a évidemment terminé en affirmant que la violence perpétrée par des groupes comme l’Etat Islamique, Boko Haram, les Shabaab ou al-Qaïda était le résultat de l’ignorance et de la pauvreté et de l’exploitation du Moyen-Orient et de l’Afrique pendant deux siècles. Rien à voir avec l’islam, bien entendu. Ça serait de l’islamophobie.