L’idéologie du genre fait irruption dans le nouveau formulaire patient du NHS

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Démunis ont été les premiers médecins à devoir remplir le nouveau formulaire patient dans certains hôpitaux du National Health Service (NHS). Faisant partie intégrante du récent système informatique, il a suscité quelques surprises en demandant des réponses à des questions comme : « Le patient a-t-il un pénis ou un vagin ? », même si cela n’avait aucun rapport avec le traitement qu’il recevait… L’identité sexuelle cède ainsi la place à l’identité de genre. Que le patient soit hétérosexuel, homosexuel, bisexuel, asexuel, transgenre réassigné ou pas réassigné, en cours de transition ou revenu de transition, il rentre désormais dans une case, voire plusieurs cases.

Et il y a de quoi se perdre.

 

Faire l’inventaire des organes via le formulaire

Le tout frais « formulaire d’orientation sexuelle et d’identité de genre » fait donc partie du dossier électronique du patient (DPE) dans le nouveau système, quels que soient les soins ou la pertinence du traitement reçu. Il demande des informations sur l’orientation sexuelle, le sexe actuel, le sexe attribué à la naissance, les pronoms préférés, si le patient a fait une transition, dans quelle mesure et quels sont ses projets futurs, le cas échéant, pour changer de genre.

En bref, il faut faire « l’inventaire des organes » (sic) : les « organes dont le patient dispose actuellement », les « organes présents à la naissance », les « organes améliorés ou construits chirurgicalement » et les « organes renforcés hormonalement ». Et The Telegraph précise que sous chacune des sections se trouve une liste d’organes possibles à ajouter, comprenant entre autres le pénis, le vagin, l’utérus, le col de l’utérus, les seins, la prostate, les testicules et les ovaires. Il faut encore dire de chacun, la date où il a été… « installé ».

Un jeu d’assemblage ? Presque. Mais rien n’est moins drôle. « Ce qu’ils ont écrit n’a aucun sens » a déclaré un médecin : ces formulaires sont « insensés » et « absurdes » d’un point de vue médical ou scientifique.

 

Les patients : cisgenre ou transgenre ?

Les difficultés à entrer sur ce terrain rapidement glissant sont évidentes. Par exemple, le formulaire informatique fournit une réponse par défaut à certaines questions : « Les gens sont automatiquement cisgenres à moins qu’ils ne soient classés comme transgenres. » Comprenez par cisgenre que le genre ressenti est le même que le genre assigné à la naissance, c’est-à-dire donc au sexe.

Notons déjà, comme le disait un membre du personnel hospitalier, que la plupart des personnes hospitalisées ne savent pas ce que cela signifie, et encore moins qu’on puisse être classé de cette manière. Mais allons plus loin (dans la tête des idéologues) : que fait-on des « genderfluid » ou des agenres, ceux qui varient ou ceux qui ne veulent faire partie ni des cisgenres ni des transgenres ?

Pire (ou mieux !), cet automatisme du classement « cisgenre » ne serait-il pas une discrimination informatique pernicieuse qui signifierait que le cisgenre est une base de « normalité » ?

Le plus grand bug du système concerne les nouveau-nés. Ces dernières semaines, les sage-femmes remplissant les nouveaux formulaires pour les bébés nés à l’hôpital Guy’s and Thomas’ et à l’hôpital King’s College de Londres, ont vu la case « sexe biologique » être remplacée par la case « identité de genre »… Une « erreur système », bien sûr, pour les patrons du NHS, un « langage malheureux » pour le porte-parole des hôpitaux. On voudrait le croire.

 

La soumission du NHS à l’idéologie transgenre

Qui pour se plaindre ? Les féministes ! Elles reprochent aux activistes de « tenter d’imposer furtivement au système de santé britannique » leur idéologie : selon Helen Joyce, auteur et directrice chez Sex Matters, « ce qu’ils tentent de faire est incroyablement dangereux et nuira aux soins dispensés aux patients. » Cette décision est, pour elles, un autre signe effrayant de l’influence de l’activisme transgenre au sein du NHS, qui a conduit à des querelles sur d’autres changements linguistiques, tels que la suppression du mot « femme » ou « mère » dans certains services de santé.

Dans les faits, c’est un absolu scandale que ce pas vers la soumission à une idéologie qui n’a rien de médical, ni de scientifique.

Et il est intéressant de voir d’où proviennent ces formulaires, porteurs de ce biais déformant : ils font partie d’un nouveau logiciel américain appelé Epic. « L’Epic EPR est capable d’enregistrer à la fois le sexe légal et l’identité de genre. Les modèles de documentation sont configurés localement dans le système Epic de chaque hôpital », a déclaré son porte-parole. Ce système a donc déjà été mis en service dans plusieurs hôpitaux universitaires de Londres et il doit se déployer, à terme, dans tout le pays. Ce qui coûtera aux contribuables la bagatelle de 450 millions de livres sterling au cours des 15 prochaines années. Mais ça, les gens ne le savent pas.

Ainsi, le phénomène transgenre, importé de la culture anglo-saxonne, comme le notait avec justesse le pédopsychiatre Christian Flavigny dans une tribune du JDD, s’en vient faire la conquête de l’Europe au sein même des institutions médicales, avec cette utopie transhumaniste mortifère qui a déjà dévasté tant de vies.

Ça n’a pas empêché le pape François de recevoir à déjeuner, le 19 novembre dernier, à l’occasion de la Journée mondiale des pauvres, un groupe de femmes transgenres, dont plusieurs étaient des travailleuses du sexe… L’une des participantes au repas, Andrea Paola Torres Lopez, originaire de Colombie, a déclaré à l’Associated Press : » Avant, l’Eglise nous était fermée. Ils ne nous considéraient pas comme des personnes normales, ils nous voyaient comme le diable. (…) Puis le pape François est arrivé et les portes de l’Eglise se sont ouvertes pour nous. »

CQFD.

 

Clémentine Jallais