Gifle de Valls : la république en danger, la France d’en bas se révolte

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Manuel Valls porte plainte contre le garçon qui lui a donné une gifle et Patrick Cohen s’emporte contre un auditeur radio qui avoue que la France entière aurait bien aimé lui en coller une. La république en danger fait la morale au peuple d’en bas qui se révolte.
 
Lamballe, l’ancien premier ministre comptait bien l’emballer vite fait, une visite au pas de charge en compagnie du ministre le plus populaire, le Breton Le Drian, et hop, jackpot pour la primaire de gauche. Las, sur le bord du chemin un gamin de dix-huit ans, une crevette aux cheveux noirs et bouclés lui a filé une gifle. Pas une gifle pour faire mal, l’une de ces formidables mornifles que nous savons envoyer aux mâles qui se tiennent mal, et qui restent imprimées en rouge, non, un coup de patte de chaton, à peine un effleurement, juste pour humilier un peu la superbe de notre Mussolini de Mardi Gras. Lui signifier, comme le dira le gamin aux gendarmes qu’on « n’aime pas sa façon de traiter les gens ». On voit que le môme est poli. J’aurais dit les choses avec moins de ménagement.
 

La gifle, atteinte à l’ego surdimensionné de Manuel Valls ?

 
Là commence l’affaire d’Etat. Comme si la république courait un danger terrible, un garde du corps chauve (à gauche aussi ils ont des nuques rases) écrase le jeune chevreau à terre. Puis c’est la garde à vue. Exagérée, déjà : on voyait bien que le petit n’avait ni une tête de terroriste, ni des intentions d’assassin. Puis vient le ridicule absolu. On apprend que Manuel Valls, l’ancien premier ministre qui se prend pour un homme d’Etat et se flatte de juguler d’une main le terrorisme sur notre territoire tandis qu’il étouffera de l’autre, nouvel Hercule, le serpent de l’islamisme, des sables du Mali aux montagnes de Syrie, que Valls, ce géant auprès de qui Poutine et Trump ne sont que des femmelettes, que Valls porte plainte contre le poussin pour une gifle. Sur quel chef d’accusation mon Dieu et surtout au nom de quoi ! Pour révolte contre une gauche abusivement sotte ? Si notre petit dictateur avait été en exercice, ministre de l’intérieur ou premier ministre, on aurait pu prétendre que la patte du chiot s’était portée contre l’autorité de l’Etat, voire sur un symbole de la Nation, mais là ? La grenouille de son ego a beau vouloir se faire aussi grosse que l’Etat, Valls n’est plus aujourd’hui qu’un simple particulier.
 

La république incapable de protéger les citoyens en danger

 
Alors ? Alors il semble que tel soit le paradoxe choisi pour angle d’attaque. Parce qu’il n’est qu’un simple citoyen, Valls se présente comme l’agneau de la république en danger, l’individu sans défense que nos institutions doivent défendre pour que la démocratie demeure la démocratie : « Il n’y a pas de violence possible en démocratie ». Etonnante indécence. Des dizaines de femmes sont menacées dans leur tranquillité chaque jour, parfois dans leur intégrité, d’innombrables vieillards sont terrorisés, sans compter les gens qu’on insulte et qu’on vole sans que l’Etat n’exerce son devoir de protection, et, pour une gifle lancée du bout des doigts par un grêle jouvenceau, l’homme qui veut faire trembler les méchants met en branle l’appareil répressif d’une justice d’ordinaire plus clémente aux sauvageons. L’homme qui n’a su réprimer les zadistes, l’homme qui a laissé tresser des couronnes aux antifas et aux casseurs les plus violents, alors qu’ils étaient parfaitement identifiés, ose porter plainte contre un marmouset qui lui a caressé la joue.
 

Une gifle qui exprime la révolte de la France d’en bas

 
Il me paraît que la république devient paranoïaque, ou qu’elle nous en donne la comédie, feignant le danger pour mieux mener ses intrigues. Car l’histoire a une petite suite. Ce matin Manuel Valls était l’invité de France Inter pour conter son aventure. Or les auditeurs interviennent dans l’émission et l’un d’entre eux jeta : « Je pense que la claque, on était 66 millions à vouloir te la mettre. Il a été parfait le bonhomme. C’était juste génial ». Aussitôt Patrick Cohen a décrété la république en danger : « Ça cet appel à la violence, c’est non » ! Et Valls aussitôt de renchérir : « Quand sur une antenne on fait profession de violence, ça veut dire qu’il y a quelque chose qui bascule ». Et le sémillant Manuel en a profité pour se jeter des fleurs, s’estimant visé en tant que « candidat qui représente l’autorité, la République, les valeurs qui sont celles de la gauche et de la France ». Toujours aussi niaisement grandiloquent. La gifle ne lui aura servi à rien.
 

Pauline Mille