La banque d’affaires Goldman Sachs a indiqué faire l’objet d’une enquête de la part des autorités américaines sur sa place de marché interne, un des « dark pools » les plus importants de la planète.
Surnommée « Sigma X », outil discret réservé aux traders à haute fréquence, généralement institutionnels, le « dark pool » de Goldman Sachs était déjà dans l’œil des médias depuis le mois d’avril, alors que les dirigeants de la banque mettaient en place une enquête sur les profits qu’elle engendrait, envisageant de le fermer.
Un « dark pool » est une plateforme d’investissement boursier où les transactions de gré à gré en dehors du marché financier règlementé qui offre en outre à ses clients l’avantage de l’anonymat. Il permet le traitement de volumes d’ordre de bourse importants, sans affichage du prix des transactions avant leur finalisation. Le premier « dark pool » a été créé en 1990 et il en existe aujourd’hui dans les grandes banques du monde entier ; une directive européenne de 2007 en a autorisé l’utilisation au sein de l’UE. Le système des « dark pools » représentait en 2012 14 % de l’activité boursière dans le monde.
Ces plateformes électroniques alternatives ont pour objectif affiché de casser les monopoles et de faire baisser les frais de transaction. Dans les faits, elles permettent de contourner les tentatives de mise au pas de l’industrie financière, l’opacité des transactions avant leur finalisation rendant difficile leur surveillance, d’autant qu’on y pratique l’échange de produits dérivés et de « produits dérivés conditionnels » qui, lui, échappe à toute transparence. La mise au pas de la Haute Finance continue.