Le gouvernement français veut voter l’augmentation de l’immigration

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Alors que l’Union européenne peine à se partager les migrants qui ne cessent d’accourir vers un supposé eldorado européen, les députés français ont commencé lundi l’examen du projet de loi sur l’immigration que le gouvernement semble vouloir faire voter et adopter à la sauvette juste avant les vacances parlementaires. Le texte, qui propose de renforcer la lutte contre l’immigration illégale, veut cependant améliorer encore les conditions de vie des étrangers résidant légalement en France, ce qui, comme l’a souligné l’opposition, est encore le meilleur moyen de favoriser l’augmentation de l’immigration.
 
Présentant ce projet de loi, le ministre de l’Intérieur a précisé que la France comptait actuellement six millions d’étrangers. Bernard Cazeneuve a ajouté que les flux migratoires réguliers représentaient environ 200.000 personnes par an, dont 65.000 étudiants, moins de 20.000 travailleurs et de 15.000 à 20.000 personnes demandant asile ou refuge, le solde étant constitué essentiellement par l’immigration familiale.
 

Le gouvernement français présente un texte sur l’immigration

 
Le texte, dont l’examen intervient quelques jours seulement après l’adoption définitive par le Parlement d’une réforme du droit d’asile, prévoit la création d’un titre de séjour de deux à quatre ans, après un premier d’un an, destiné à éviter aux étrangers d’avoir à se rendre chaque année en préfecture.
 
En outre, un «nbsp;passeport talentnbsp;» d’une durée de quatre ans devrait être créé pour les étrangers détenteurs d’une qualification, et qui remplacerait les diverses mesures existant actuellement pour les scientifiques, les artistes, les sportifs, etc.
 
Cette idée de «nbsp;passeport talentnbsp;» a fait hurler une partie du lobby immigrationniste qui y voit surtout un moyen d’enlever aux pays concernés les meilleurs de ses éléments. Nul doute, mais pour l’heure personne ne semble vouloir l’évoquer, qu’on puisse s’interroger aussi sur la discrimination que cela représente. En quoi serait-il mieux de choisir les étrangers que l’on accepte chez nous que de choisir un candidat plutôt qu’un autre lorsqu’une société propose des postes à l’embauchenbsp;?
 
Autre volet du projet de loi, la lutte contre l’immigration illégale. Le texte propose donc d’augmenter les pouvoirs des préfets afin qu’ils puissent obtenir des données, par exemples bancaires, sur les immigrants, dans le but affiché de s’opposer à la fraude aux titres de séjour. Dans ce cadre, les reconduites à la frontière pour les étrangers déboutés du droit d’asile seraient également facilitées.
 

En avant pour une nouvelle augmentation

 
La gauche semble soutenir comme un seul homme ce projet de loi, hormis en ce qui concerne la mesure, fortement critiquée elle aussi, qui donne des pouvoirs accrus aux préfets.
 
Quant à l’opposition, elle a marqué de très nettes objections à l’ensemble du texte, et notamment sur les chapitres de l’accueil des immigrés. Après s’être étonné de ce que le gouvernement ne présente ce texte que fin juillet, le député Républicains Guillaume Larrivé a accusé le gouvernement d’avoir «nbsp;une pratique qui est celle de l’augmentation de l’immigrationnbsp;»nbsp;: «nbsp;Vous faites exactement le contraire de ce qui serait une politique d’immigration conforme à l’intérêt national.nbsp;»
 
Appelant l’Assemblée nationale à «nbsp;rompre avec cette idéologie immigrationnistenbsp;», le député de l’Yonne a lancénbsp;: «nbsp;Votre texte est un contresens. Nous nous y opposerons article après article, alinéa après alinéa.nbsp;»
 
En attendant, l’examen du projet de loi devrait s’achever mercredi, et la majorité n’obligera sans doute pas le gouvernement à le revoir. Il est vrai qu’avec un premier ministre qui manie le 49.3 aussi aisément, toute opposition est inutile.
 
Quant au Sénat, il devrait l’examiner à la rentrée, dans le cadre de la procédure «nbsp;accéléréenbsp;», le gouvernement espérant bien que son texte soit définitivement adopté avant la fin de l’année.
 

François le Luc