A la veille de la journée nationale des désastres, qui commémore le premier septembre le grand tremblement de terre de Kanto qui a fait cent mille morts en 1923, le gouvernement japonais engage ses citoyens à faire des réserves de papier toilette. A toutes fins utiles, en cas de séisme ou autre catastrophe naturelle.
Sous le titre « Soyez prêts », c’est le premier point d’une campagne de sensibilisation au risque de catastrophes naturelles. Ordinairement, quand un danger menace, les autorités s’emploient à calmer les populations pour éviter qu’une ruée sur les stocks ne provoque désordre et pénurie. Ici, c’est le contraire, c’est le gouvernement japonais qui les appelle à stocker. Du papier toilette, mais aussi de la nourriture, des lampes de poche, de l’eau potable « pour une durée d’un mois ».
La place particulière du papier toilette en cas de séisme
Comme si la menace d’un ennemi était imminente. En ce qui regarde la mention spéciale du papier toilette, un argumentaire accompagne la recommandation : après le désastre de 2011, l’absence de stocks préalables aurait provoqué des mouvements désordonnés, voire des débuts de panique ; et puis l’essentiel des usines de papier toilette se concentre dans la région de Shizukoa, fortement exposée aux risques de tremblement de terre et donc éminemment vulnérable en cas de séisme. Derrière cette rationalisation se dessine le ressassement d’un discours alarmiste en matière d’environnement, propre à maintenir les citoyens dans une peur favorable au déploiement de la propagande verte.