Le musée de l’Esclavage, lancé par Victorin Lurel du temps qu’il était ministre des Outre-mer, est un tonneau des danaïdes pour la France et un désastre de mauvaise gestion, selon le rapport de la Cour régionale des comptes qui vient de paraître. Inauguré en 2015, il a été fermé 40 % du temps entre 2019 et 2022, pas à cause du covid mais à cause des « irrégularités dans sa gouvernance (qui) paralysent son fonctionnement ». Entre autres joyeusetés, aucun comité scientifique n’a été institué, la rémunération de la directrice générale « n’est pas conforme à son statut », et ses prérogatives, et celles du conseil d’administration, ne respectent pas les champs de compétences prévus. Côté recettes, c’est la Bérézina : seuls 6 % du budget sont financés par les ressources propres, le reste venant de subventions ordinaires (4,7 millions d’euros) ou exceptionnelles (2,5). Encore n’est-ce que l’apparence, car les comptes, présentés en équilibre, sont en fait insincères et déficitaires de 2,5 millions d’euros. Une catastrophe financière qui résulte des bisbilles politiques locales entre Lurel et le président de la région, Ary Chalus. Paris tient à bout de bras les Antilles, et la repentance et la mauvaise conscience augmentent l’addition.