C’est la proportion de films aidés en France par le CNC (Centre national du Cinéma) qui a attiré moins de 20.000 spectateurs en salle en 2019, contre 1/4 dix ans plus tôt. La Cour des comptes a étudié la gestion du CNC et en a tiré un rapport sévère, malgré la sympathie idéologique que nourrit son président, le socialiste Pierre Moscovici. En voici le début : « La Cour a contrôlé les comptes et la gestion du Centre national du Cinéma et de l’image animée (CNC) pour la période 2011-2022. S’il s’est bien adapté aux mutations du cinéma et de l’audiovisuel, le CNC a multiplié les dispositifs de soutien dans un contexte d’augmentation du niveau d’intervention publique. Il importe qu’il mette en œuvre la réforme qu’il a lui-même annoncée afin d’assurer une efficience durable de ses aides. Par ailleurs, quatrième collecteur de taxes affectées, gérant un budget de 850M € et doté d’une trésorerie et de provisions abondantes, le CNC doit désormais être doté d’une gouvernance financière solide, qui fait aujourd’hui défaut ».
Autrement dit le CNC dépense de plus en plus d’argent sans que cela soit efficace et sa gestion n’est pas sérieuse.
Un. Si on regarde les choses de plus près, deux détails retiennent l’attention. Seuls 2 % des films aidés sont rentabilisés. Ce qui a provoqué ce commentaire du Premier ministre Elisabeth Borne : « Il faudra corriger les soutiens du CNC dont l’efficacité n’apparaît pas probante pour que la production cinématographique française soit vue par un public aussi large que possible. »
Deux, certains chouchous du CNC sont très fréquemment soutenus, par exemple Claire Simon, financée à sept reprises en dix ans, Arnaud Despleschin (cinq fois), ou Justine Triet (quatre fois). La même Justine Triet, qui, recevant sa palme d’or en mai dernier à Cannes, avait pris à partie les pouvoirs publics, accusés de vouloir « casser l’exception culturelle ». Sans la moindre pudeur.
Ce que ne dit pas la Cour des Comptes, ce qu’elle ne peut pas dire, c’est que le milieu des aides au cinéma en France est une bande de copains bobos de gauche qui distribue des aides en fonction de l’idéologie, ce qui explique leur aspect grisâtre et sans succès et leur fonction révolutionnaire.