La Cour des comptes épingle la dette française mais oublie l’immigration

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Pierre Moscovici a présenté voilà quelques jours le rapport annuel de la Cour des comptes dont il est le premier président, en rendant un avis sévère sur la situation de la dépense publique française : elle est plus que « préoccupante », elle est « sérieuse ». Le scénario imaginé par le gouvernement est selon lui « improbable », le déficit prévu (4,4 % du PIB) « n’est pas acquis », et, avec une prévision de dette publique (au sens du traité de Maastricht) de 109,7 % du PIB en 2024 et 108,1 % en 2027 « on est solidement installé sur le podium des trois pays les plus endettés de la zone euro » derrière la Grèce et l’Italie. Cette constatation appelle des questions sur les raisons de cette dette, et de l’écart de dette avec nos voisins et concurrents (naguère la France était un « bon élève » et non une « lanterne rouge »), notamment sur un élément dont la Cour des comptes, qui s’intéresse surtout à la transition verte, ne parle pas : l’immigration.

 

La dette française c’est d’abord le socialisme

Pierre Moscovici ferait mieux de se taire. Avant d’être premier président de la Cour des comptes, il fut successivement socialiste, ministre des finances, commissaire européen, et toujours dépensier. Il a participé à la dégradation des comptes publics qu’il déplore. Rappelons une donnée simple et vérifiée : en 1980, le dernier budget de Raymond Barre, malgré le choc pétrolier, le déficit budgétaire était inférieur à 0,1 % du PIB et la dette restait contenue à 20,7 % du PIB. Trois ans plus tard, Mitterrand regnante, la dette atteignait déjà 26,6 % soit une augmentation de plus d’un quart en trois ans. La première raison du saccage des finances publique est le socialisme, le laisser aller à l’égalitarisme et au financement aveugle de tout ce qui peut paraître social « quoi qu’il en coûte ».

 

La Cour des comptes sait que la dette arrange le mondialisme

Deux questions se posent. Comment se fait-il que des gouvernements successifs, de « droite » comme de « gauche », aient poursuivi dans cette direction, parfois pour remédier à une « crise » extérieure, mais parfois non ? Et comment admettre que les institutions européennes, censées encadrer ces débordements par les « critères de Maastricht » souvent dénoncés comme « trop stricts » ou « trop libéraux », aient admis un déficit indéfini du budget des Etats pourvu qu’il n’excède pas 3 % ? Quelle ménagère admettrait d’avoir un budget en déficit de 3 % chaque année pendant 40 ans ? Sinon la ménagère en tout cas son banquier ? C’est pourtant ce qu’a fait la France « depuis 40 ans », dixit Gérald Darmanin. La réponse est simple : si les banques, l’Europe et les institutions internationales, FMI et Banque Mondiale, l’ont permis, alors que le risque de krach général est important, c’est que la dette lie les Etats et permet une gouvernance mondiale. La Cour des comptes, dans son rôle (de composition) d’organe démocratique de contrôle, signale seulement un excès qui pourrait être préjudiciable au système.

 

La super dette française c’est l’immigration

La deuxième question est encore plus simple : qu’est-ce qui a fait passer la France de sa place de pays aux finances techniquement bien tenues à celle de panier percé surendetté ? La réponse comporte deux volets. On a déjà parlé du socialisme égalitariste enté sur un dirigisme et un clientélisme traditionnels en France. Les salles omnisports qui ne servent pas dans un bled de 800 habitants se cumulent avec le remboursement de l’avortement, l’aide psychologique gratuite aux non-binaires et la subvention à mille associations jugées politiquement bienfaisantes. La deuxième est elle aussi politique : c’est l’aide à l’immigration. Cette folie qui consiste à aspirer à soi une invasion de migrants venus de partout, par des moyens juridiques (subversion du droit d’asile), sociaux et médicaux (subversion de la sécu), associatifs, coûte chaque année des dizaines de milliards à la république française. Nos concurrents sur le podium de la dette, l’Italie et la Grèce sont englués dans les mêmes habitudes de dépenses sans contrôle et d’immigration massive. Moscovici préconise la « sélectivité dans les dépenses ». Ecoutons-le : coupons toutes les dépenses incitant à l’immigration.

 

Pauline Mille