L’Expression : « L’ère des déficits extrêmes »

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C’est l’expression qu’a choisie le rapporteur général du budget en commission des finances du Sénat pour décrire la tendance de la France en matière de finances publiques. C’est dire que, contrairement à ce qu’annonçait récemment le ministre des Finances Bruno Le Maire, nous ne sommes pas sorti du « Quoi qu’il en coûte » lancé par Emmanuel Macron à l’occasion du covid. Les chiffres sont là : alors que le déficit annuel du budget était de moins de 90 milliards d’euros entre 2011 et 2019, il dépasse 172 milliards entre 2020 et 2024, en intégrant le léger freinage prévu pour le prochain budget. Soit près de 100 % d’augmentation ! En 2024, le déficit de la France sera le deuxième plus élevé de la zone euro, et atteindra 4,5 % du PIB, bien loin des fameux « critères de Maastricht ». Du côté de la dette, les choses ne vont pas mieux : la France est tout juste devant la Grèce et l’Italie, avec une dette équivalant à 109,7 % de son PIB, 12 points de plus qu’en 2017, année de l’élection d’Emmanuel Macron. L’an prochain, 60 % des recettes prévues de l’impôt sur le revenu serviront à régler les intérêts de cette dette (56 milliards d’euros). Et ce n’est pas cela qui empêche l’Etat de dépenser toujours plus pour ses fonctionnaires : la masse salariale des administrations publiques avait baissé de 13,9 %, elle aura augmenté de 9,7 % entre 2017 et 2024. Et tant pis si le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 – 2027 avait prévu une baisse des effectifs de l’Etat : ils augmenteront de 6.695 postes l’an prochain.