DRAME L’histoire du géant timide •


 
L’histoire du géant timide est un film islandais, dont l’action a lieu de nos jours, et se déroule à Reykjavik, la capitale. Le géant timide en question, prénommé Fusi, prénom islandais et titre original, est un quadragénaire grand et obèse, qui vit avec sa mère, et le dernier compagnon de celle-ci. Il travaille comme bagagiste à l’aéroport. Il a peu de relations sociales. Ses collègues se moquent méchamment de lui. Les enfants du voisinage l’apprécient, car il joue avec eux, ce que leurs parents finissent par trouver suspect, bien à tort. Sa grande distraction consiste à monter des maquettes, à réaliser des plateaux de jeux, avec des décors fidèlement inspirés des lieux de grandes batailles historiques de la Deuxième Guerre mondiale.
 
Cette Histoire du géant timide est celle d’un homme fondamentalement bon, serviable, confronté à la méchanceté humaine sous toutes ses formes. Cette douceur généreuse se double d’une répugnance pour la pornographie, plaie mondiale qui ravage la société islandaise comme les autres. Si le spectateur en voit hélas un peu trop, avec un bref numéro professionnel d’une prostituée russe ou une scène fugace de sexualité de sexagénaires, la condamnation implicite nous paraît hors de doute. A ce géant timide, il ne manque que la foi, fort rare en pays post luthérien. Hormis cela, et c’est là son seul défaut, il apprécie le bruit des années 1990 dit abusivement musique, mais le manque de goût n’est pas un mal en soi.
 

L’histoire du géant timide : une rareté aux qualités certaines

 
Si le personnage principal est véritablement attachant, le film en devient d’autant plus absolument éprouvant pour le spectateur. Il y a tout lieu de croire que sa tentative de liaison amoureuse, la première à 45 ans, finira mal, du fait de l’instabilité évidente de l’élue de son cœur, éboueuse dépressive, rencontrée à la sortie d’un cours de danse.
 
L’histoire du géant timide est une rareté, avec des qualités certaines. Mais si l’on considère le cinéma comme un spectacle devant distraire, sinon franchement amuser ou remonter le moral du spectateur, il faut constater que ce dernier en sort ici plutôt déprimé.
 

Hector Jovien

 
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