Jeudi soir, à l’issue du sommet de Bruxelles, François Hollande a jugé que les prévisions de croissance de l’INSEE pour 2015 montraient que la France était sur la bonne voie par rapport aux prévisions budgétaires, même si cela restait insuffisant. Bref ! Monsieur notre président est content.
Selon ses dernières estimations, l’INSEE prévoit en effet 0,3% de croissance pour le premier et le deuxième trimestres 2015. Ce qui, rappelle l’Institut de statistiques, demeure encore insuffisant pour faire baisser le chômage.
Le chef de l’Etat n’est guère difficile : dans la même journée, il peut se déclarer satisfait tout à la fois de l’Union européenne et de la France. Et tant pis pour les pessimistes…
François Hollande a précisé que, avec 0,7% de croissance acquise au 30 juin, « ça voudrait dire qu’on aurait fait pratiquement les deux tiers du chemin pour avoir 1 % de croissance à la fin de l’année 2015 ». Et d’insister : « Ça veut dire que le 1 % qu’on a prévu dans le budget 2015 sera sans doute atteint. » Cocorico ?
Hollande : entre croissance et chômage
Toutefois, le président de la République a reconnu que ce taux de croissance, comme le prévoit l’Insee, serait insuffisant pour faire enfin reculer le chômage. Ah ! Si lui-même se remet à parler des sujets qui fâchent… Il faut dire qu’il avait particulièrement promis, en la matière, qu’on allait voir ce qu’on allait voir !
Mais, non seulement il ose, mais il insiste, en affirmant la nécessité pour la France de « faire plus » – Sarkozy, reviens ! – de croissance : « Puisque nous avons un risque sur la croissance par rapport à l’objectif de réduction du chômage, il faut continuer la politique d’emplois aidés, d’emplois d’avenir, il faut continuer à être encore plus compétitif. » Le beau programme que voilà ! Et dont on connaît déjà les résultats…
J’suis content !
François Hollande ajoute néanmoins : « Je ne veux pas être le seul optimiste, mais, c’est vrai que nous sommes en ligne par rapport à notre prévision de croissance pour l’année 2015. » On verra plus tard, sans doute, plus tard. Mais sans doute est-il pour une fois lucide lorsqu’il évoque la solitude de son optimisme…