L’expression « changement climatique » a remplacé celle de « réchauffement climatique ». On n’est jamais trop prudent. Pour autant, l’idée selon laquelle l’homme est responsable du climat, idée anthropocentrique entre toutes, et qu’en retour ce climat « modifié » serait à l’origine de tous nos maux tourne à la pathologie collective. L’homme source du malheur de l’homme et, s’il s’amende, l’homme sauveur de l’homme : CQFD. Tristin Hopper, chroniqueur au National Post et au Calgary Herald s’en donne ainsi à cœur joie : « Allergies saisonnières ? Changement climatique ! Baleines échouées ? Changement climatique ! Guerre civile en Syrie ? Changement climatique ! » Car, oui, on a entendu ce dernier argument, selon lequel la chaleur aurait favorisé l’esprit insurrectionnel du côté de Damas. Sans compter les détachements d’icebergs, les tornades et les sécheresses qui lui seraient tous liés.
La banquise de Larsen C a perdu un iceberg… mais elle s’épaissit
Hopper admet certes le postulat, pourtant lui-même controversé, que « le changement climatique réchauffe la planète » et qu’il « induira des épisodes météorologiques extrêmes plus fréquents ». Mais il conteste l’idée selon laquelle cette situation serait responsable de tout. Il prend l’exemple du détachement d’un iceberg de la taille du département de la Savoie depuis la banquise antarctique de Larsen C : l’événement a été le prétexte à « prouver » que la Terre était sur le point de sombrer. Or, selon tous les scientifiques qui étudient la banquise, cet événement se serait produit quoiqu’il en fût.
« La rupture de la banquise de Larsen C et le détachement de l’iceberg n’annoncent aucune hausse imminent du niveau des mers, et un quelconque lien avec un changement climatique est loin d’être établi », écrit le glaciologue de l’université de Swansea Adrian Luckman. La fracture entre Larsen C et le nouvel iceberg s’était déjà formée au cours des années 1980. Et alors que la hausse des températures a fait globalement reculer la couverture glaciaire terrestre, Larsen C s’est pour sa part… épaissie.
Pire tempête de poussière : 1930. Pire pic de chaleur à Phoenix : 1990
La mise en cause quasi-pavlovienne du changement climatique masque par ailleurs le fait que les cycles sont un phénomène consubstantiel à la Terre : de tous temps le climat a évolué, dans un sens ou dans un autre. Si d’un côté la persistance des hivers ne dément pas en soi une éventuelle évolution vers plus de chaleur, la preuve d’un changement climatique est un peu plus complexe que l’affirmation selon laquelle on a vu « de drôles de choses à la météo ».
Les sécheresses frappent-elles l’Amérique du Nord ? Les tempêtes de poussière des années 1930 restent encore aujourd’hui les pires du dernier millénaire. La Colombie Britannique est-elle ravagée par les feux de forêts ? En 1950, les feux en Alberta ont été si violents qu’ils ont plongé Toronto, à 2.700 km de distance, dans le noir. Ce fut le plus vaste incendie de forêts connu. Phoenix a-t-elle été récemment touchée par une vague de chaleur tellement intense qu’elle a fait fondre les routes ? Pourtant, les records de chaleur y ont été relevés, à 50°C, voici une génération, le 26 juin 1990.
Toutes les tornades et sécheresses ne sont pas liées au réchauffement
Certes, concède Tristin Hopper, si l’on examine les statistiques globales, la situation « n’est pas des plus normales : seize des soixante-dix années les plus chaudes sont survenues depuis 2001 et la couverture glaciaire se réduit ». Mais, poursuit-il, « cette évolution est impossible à identifier en se basant sur des anecdotes ». Hopper ne prend pas le risque de relever que la fiabilité des statistiques globales est régulièrement critiquée, soit en raison des rectifications – généralement toujours dans le sens du « réchauffement » – opérées par les agences météorologiques publiques, soit en raison de changements de méthode de relevé des températures. De cela, Hopper ne parle pas. On n’est jamais trop prudent. Et tant pis pour les données faisant état de l’arrêt du « réchauffement » depuis une vingtaine d’années.
La NASA, réchauffiste, admet que les désastres naturels ne sont pas liés au changement climatique
Même la NASA, réchauffiste par principe, en convient. « Le changement climatique n’est peut-être pas à l’origine de la récente envolée des désastres naturels », admet l’agence américaine, qui ajoute toutefois pour faire bonne figure que, selon elle, « il reste probable qu’il produira de futures catastrophes ». Or que le climat se réchauffe ou qu’il se refroidisse, le simple bon sens indique que des épisodes violents surviendront quoi qu’il en soit. A aucune époque le climat terrestre n’a connu de stabilité totale. La discontinuité, le cycle, sont ses caractéristiques éternelles.
Un rapport publié par treize agences fédérales américaines, basé sur des masses considérables de données, se soumet certes à la doxa du réchauffement global « alarmant »… mais reste très prudent sur les conséquences précises qu’il peut avoir sur la météo : « Des tempêtes de type cyclone, tornade ou orages hivernaux sont souvent présentées comme des conséquences du changement climatique or l’état actuel de la science ne permet pas d’en établir une causalité précise. » Un début de réalisme.