Les 593 immigrants illégaux que les autorités espagnoles ont secourus en mer entre le Maroc et l’Espagne mercredi représentent un des plus gros chiffres enregistrés en une seule journée ces dernières années. Le record de sauvetage du 12 août 2014 – 920 personnes au large des côtes de Cadix – est toutefois loin d’être battu. Comme c’est généralement le cas avec cette immigration clandestine arrivant en Europe depuis l’Afrique et le Moyen-Orient, les personnes secourues mercredi étaient presque toutes des hommes dans la force de l’âge puisqu’il n’y avait que 27 femmes, 9 enfants et deux bébés. Ce sont bien évidemment des migrants économiques pour la plupart, mais en ces temps troublés, notamment après les attentats en Catalogne survenus le lendemain, qui osera jurer ses grands dieux qu’il n’y a aucun soldat du califat islamique parmi ces immigrants ? José Maraver, le chef du centre de secours maritimes de Tarifa cité par le site d’information El Confidencial, explique d’ailleurs qu’il existe une différence de comportement, à la vue des secours, entre les immigrants originaires d’Afrique noire et les Maghrébins : les premiers ont une réaction « de soulagement », tandis que les seconds « se jettent à l’eau à l’approche du rivage et font tout ce qu’ils peuvent pour s’enfuir ».
En Espagne comme ailleurs, l’immigration illégale pose aussi un problème de sécurité nationale
Certes, la cause première de cette arrivée record de mercredi est la météo, très favorable ce jour-là, notamment en ce qui concerne les vents, mais l’Espagne assiste depuis le début de l’année à un triplement du nombre d’arrivées sur ses côtes, souvent sur des embarcations de petite taille, y compris des petits bateaux gonflables munis de simples rames qui ne sont absolument pas faits pour prendre le large. Maraver constate néanmoins que les embarcations à moteurs transportant 30, 40 ou même 50 personnes sont désormais plus fréquentes. C’est ainsi que selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 8.385 immigrants sont arrivés illégalement en Espagne par voie de mer entre le 1er janvier et le 16 août, contre 2.476 pour la même période de l’année dernière. Avec ceux qui passent en force la frontière terrestre entre le Maroc et les territoires espagnols de Ceuta et Melilla, l’Espagne est en train de doubler la Grèce comme deuxième pays d’arrivée des immigrants clandestins en Europe, après l’Italie, avec déjà près de 12.000 arrivées en tout depuis le début de l’année.
Le mercredi 9 août, les images filmées à l’aide d’un téléphone portable d’un canot pneumatique et de ses immigrants clandestins africains débarquant sur une plage remplie de touristes près de Cadix ont fait le tour du Web et des chaînes de télévision. La plupart de ces immigrants se sont évaporés dans la nature sans que l’on sache qui ils sont.