Si les prix à la consommation augmentent de manière fort modérée aux États-Unis, en revanche, le coût du logement et des dépenses de santé sont en hausse importante et continue, maintenant l’inflation à un niveau assez stable pour que la Fed continue de relever ses taux d’intérêt. Dans le même temps, le nombre d’Américains inscrits au chômage progresse lui aussi, avec une hausse modérée enregistrée la semaine dernière, dans un contexte où la Banque fédérale vient de publier un rapport revoyant à la baisse son évaluation du marché de l’emploi.
Alors que les prix alimentaires chutent et que ceux de l’énergie augmentent doucement, l’index des prix à la consommation a pris 1 % de juin 2015 à mai 2016, mais si l’on tient compte également du logement et de la santé, l’inflation globale atteint les 2,2 % sur la même période, un peu plus que les 2 % visés par la Fed.
La Fed pourrait profiter de l’inflation aux Etats-Unis pour relever ses taux
Ce sont les gros postes de dépenses évoluent à la hausse, parfois importante, pour des raisons au moins partiellement politiques. Les loyers des résidences principales ont pris 3,3 % de juin à mai et continuent de grimper. Les Américains sont nombreux à se détourner de l’achat de leur logement, échaudés par la crise de 2008, craignant de voir la valeur de l’immobilier chuter une nouvelle fois. Ils sont donc également plus nombreux à louer, mais plus cher. Cette tendance, affirme Reuters, est encore renforcée par une plus grande facilité pour les jeunes adultes à trouver un emploi actuellement, ce qui les incite à prendre leur indépendance et à se retrouver eux aussi sur le marché de la location.
Si l’on considère que la crise de 2008 a été largement alimentée par l’action politique qui a favorisé le crédit facile, notamment aux minorités, le rôle de l’État dans cette situation n’est pas négligeable.
Logement et dépenses de santé pèsent sur le budget des Américains
Dans le contexte de l’Obamacare, les États-Unis enregistrent également une hausse des frais médicaux : elle atteint 0,3 % pour le mois de mai, et même 0,7 % pour les services hospitaliers, tandis que le coût d’une visite chez le médecin a pris 1 %. Seuls les médicaments remboursés sont en baisse.
Des chiffres de l’emploi, eux, sont bons mais leur amélioration s’est ralentie, selon la Fed ; on sait cependant à quel point ces chiffres sont volontiers « ajustés » pour les besoins du moment avec des éléments de calcul plus ou moins exact. On peut retenir que les nouveaux emplois ont représenté 38.000 postes en mai, la hausse la plus faible depuis septembre 2010. On note également que les gains liés aux emplois sont en baisse.
L’optimisme quant au marché de l’emploi reste donc sujet à caution, d’autant que selon la banque fédérale de Philadelphie les carnets de commandes sont à la baisse tout comme les expéditions. Sur le long terme, la baisse de la production manufacturière n’est pas achevée, selon le rapport.