La justice du Royaume-Uni accorde la liberté conditionnelle à Anjem Choudary, islamiste inspirateur des pires terroristes

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L’avocat fanatique Anjem Choudary, célèbre islamiste, prêcheur de haine et condamné au Royaume-Uni à cinq ans et demi de prison, va bénéficier d’une libération conditionnelle anticipée ce vendredi malgré le coût considérable que va nécessiter sa future surveillance. Fils d’un père courtier en Bourse d’origine pakistanaise, Choudary est connu, entre autres, pour avoir qualifié Noël de fête « maléfique », appelé à la lapidation des homosexuels et inspiré les pires terroristes. Il sera libéré après avoir purgé la moitié de la peine qui lui a été infligée en 2016 pour apologie du terrorisme. Il avait appelé publiquement à soutenir l’Etat islamique au Levant qui massacrait chrétiens, yézidis et autres « mécréants » en Irak et en Syrie. Après sa sortie de prison, Anjem Choudary se verra en particulier interdire de parler aux mineurs, révèle le Daily Telegraph de Londres. En outre, il aura interdiction d’utiliser librement internet, de rencontrer d’autres islamistes radicaux ou d’accorder des entretiens aux médias, tout cela dans l’espoir de l’empêcher de répandre son idéologie mortifère. Au total, sa libération conditionnelle affiche 25 restrictions de libertés qui constituent les conditions les plus strictes jamais imposées à un citoyen britannique, relève le quotidien londonien. Mais il est sera même libre.
 

Contrôle d’Anjem Choudary libéré par anticipation : 2,27 millions d’euros par an

 
La justice britannique craint avant tout qu’Anjem Choudary, 51 ans, qui dirigea l’organisation terroriste dissoute al-Muhajiroun, ne tente de radicaliser des adolescents et des jeunes adultes. Elle l’a nonobstant libéré par anticipation, bien que des fonctionnaires estiment qu’il demeure « extrêmement dangereux ». Le contribuable britannique devra financer les considérables mesures de contrôle de ses mouvements permettant de s’assurer qu’il respecte les nombreuses conditions mises à son élargissement : la facture devrait dépasser les deux millions de livres par an (2,27 millions d’euros). S’il était resté dans la prison de haute sécurité de Frankland, calcule le Daily Telegraph, le coût annuel de sa détention n’eût été que de 500.000 livres. Quatre fois moins.
 

Une liberté conditionnelle fort coûteuse pour cet inspirateur de terroristes

 
Si Choudary ne respecte pas l’interdiction de rencontrer des personnes âgées de moins de 18 ans – principalement visés, ses cinq enfants –, il risquera un retour en cellule, peine déjà approuvée par les officiers de probation. L’interdiction d’internet est en revanche assez souple puisqu’il pourra l’utiliser après autorisation préalable et sera pisté informatiquement. Il devra aussi contacter régulièrement ses contrôleurs pour qu’il ne puisse pas trop s’éloigner durant la journée.
 
Choudary devrait résider dans un foyer dans le nord de Londres, zone censée le rendre plus facilement contrôlable. Comme l’individu pourrait être une cible de militants nationalistes britanniques, il a semblé au ministère de la Justice qu’il valait mieux qu’il reste à Londres plutôt que de l’envoyer dans des régions où il serait plus facilement repérable. Une source bien informée explique que « l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs vise à l’empêcher de radicaliser une nouvelle génération ».
 

Admirateurs de Choudary, les islamistes liés à l’attentat du London Bridge et à l’assassinat de Lee Rigby

 
Parmi les admirateurs d’Anjem Choudary, on relève le nom de Khuram Butt, membre de la cellule terroriste de l’attentat du London Bridge qui fit huit morts en juin 2017 ; parmi ses autres disciples, Michael Adebolajo et Michael Adebowale, les assassins du soldat Lee Rigby, du Royal Regiment of Fusiliers, en mai 2013, renversé par leur voiture devant sa caserne à Londres puis achevé à coups de poignard et quasi-décapité. Au total, Choudary est lié à au moins 15 complots terroristes depuis 2000 et on redoute de plus en plus qu’il n’inspire une nouvelle génération de tueurs islamistes.
 
Les autorités tentent de rassurer les Britanniques en affirmant que toute entorse aux conditions de sa libération entraînera un retour immédiat en cellule et l’application du reste de la peine. Auparavant, des officiels avaient confié que les services de police antiterroristes et les services de renseignement vont le « surveiller avec un œil de faucon » afin de garantir qu’il respecte les 25 interdictions qui lui sont imposées. Choudary aurait pu rester dans sa prison de haute sécurité, en isolement complet, pour y croupir encore un peu plus de deux ans. Mais dans l’esprit d’une justice empreinte d’une charité devenue folle, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
 

Matthieu Lenoir