Alors que Barack Obama s’est félicité de l’accord sur le nucléaire iranien que Bachar el-Assad a également qualifié de « grande victoire », le jeu des alliances régionales semble compromis, et tous marchent sur des œufs. En Arabie Saoudite, c’est un responsable qui a commenté l’accord sans toutefois donner son nom à cause de la sensibilité du sujet : « L’accord sur le programme nucléaire de Téhéran sera une bonne chose s’il empêche l’Iran de se doter d’un arsenal nucléaire, mais cet accord pourrait aussi rendre le Moyen-Orient plus dangereux s’il permet à la République islamique de semer le chaos dans la région », a déclaré ce responsable saoudien mardi.
L’Arabie Saoudite craint que l’accord sur le nucléaire iranien ne renforce l’influence chiite dans la région
Pour l’Arabie Saoudite, un accord était souhaitable pour mettre fin à la course nucléaire de l’Iran, mais l’accord qui vient d’être passé la laisse sceptique. « Si l’accord est synonyme de concessions à Téhéran, la région deviendra plus dangereuse encore » insiste cet officiel saoudien anonyme. « Le sentiment parmi les leaders du Golfe est que les Américains ont voulu un accord avant la fin du mandat d’Obama, au prix de la sécurité dans la région », a-t-il conclu.
Les adversaires politiques et religieux des deux pays – l’Arabie Saoudite est sunnite tandis que l’Iran est chiite – se battent par milices interposées en Syrie depuis maintenant quatre ans. Du côté saoudien, on craint donc que la levée des sanctions internationales, prévues par l’accord signé, ne permette de débloquer une grosse masse d’argent liquide en Iran, qui permettrait au pays de renforcer son soutien à son allié syrien.
Israël affirme que l’accord sur le nucléaire iranien est une menace pour sa sécurité
Un constat partagé – sans surprise – par Israël. Les relations de Benjamin Netanyahou et Barack Obama s’étaient nettement dégradées en raison de cet accord, mais c’est également l’opposition israélienne qui s’inquiète désormais d’un compromis qui risquerait de renforcer l’Iran et, par conséquent, la menace qui pèse sur Israël.
« Nous devons construire un mur de fer pour protéger Israël. Il y a des risques clairs pour la sécurité d’Israël dans cet accord », a notamment déclaré Isaac Herzog, le candidat malheureux de l’opposition aux élections de mars dernier.
Une déstabilisation de la région assumée
Tous craignent donc que cet accord sur le nucléaire iranien, officiellement défendu pour stabiliser la région, n’accroisse la puissance de l’Iran et ne l’aide à renforcer son influence dans la région, notamment sur les théâtres irakiens et syriens…
Une réaction qu’avait nécessairement prévue l’administration Obama quand elle négociait cet accord.