Hamas et Israël, la guerre sans pardon

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Avec l’attaque terroriste barbare du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, suivie de frappes et toujours de menaces punitives aux allures potentiellement génocidaires d’Israël sur Gaza, sans compter la crainte de voir tout cela s’épanouir en une guerre à part entière, on croit assister à une sorte d’incarnation du mal. Un scénario sans aucune place pour le pardon, où chacun rêve d’exterminer l’autre. Où l’horreur s’ajoute à l’horreur, garantie de décennies, voire de siècles d’impossible résolution.

Où se trouve l’humanité dans une telle situation ? Peut-on seulement l’y trouver ? Peut-on la trouver chez les belligérants de part et d’autre : d’un côté, ces terroristes du Hamas assoiffés de sang et visant d’abord les enfants, de l’autre ces dirigeants d’Israël, qui veulent, et c’est juste, en finir avec eux, mais au risque de frapper des milliers et des milliers de pauvres gens qui n’y sont pour rien ? Oui, l’humanité est là, l’humanité dans sa réalité déchue, captive de sa soumission au mal, de pulsions qu’il faut bien qualifier de démoniaques, et qui se nourrissent de rancœurs toujours plus anciennes et qui s’alimentent toujours, d’abomination en abomination.

 

Hamas et Israël se livrent une guerre sans pardon

Décidément, oui, c’est le pardon qui rend possible la civilisation et la paix, cette paix qui en conditionne le développement. Le pardon aux ennemis, notion chrétienne par excellence, nécessaire mais non point chose facile, et qui n’élimine pas le devoir de justice. Mais sans lui le mal ne peut qu’exploser.

Cela fait certainement des mois que le Hamas s’entraînait en vue de cette incursion barbare en Israël. Des mois qu’il préparait la tuerie, et en jaugeait les conséquences probables, forcément. Et ce selon une logique certaine : plus nous frapperons fort, plus nous nous enfoncerons dans l’horreur, et plus nous pourrons être sûrs de déclencher une riposte démesurée. A croire qu’ils l’ont voulue et recherchée. Ils ont cherché la souffrance des Israéliens, mais aussi la souffrance des leurs ; ils ont préparé l’huile pour la jeter sur le feu qu’ils ont allumé.

Cela fait-il vraiment des mois que les services israéliens ne se doutaient de rien ? Eux qui, quelques jours à peine après les attentats et dans la confusion, savaient exactement où aller chercher les hauts responsables du Hamas dans Gaza ? Se sont-ils laissés berner par le silence des téléphones et des communications Internet ? N’ont-ils donc pas le moindre agent double à leur actif ? On les croyait plus professionnels…

 

Les abcès entretenus autour d’Israël

Y aurait-il, là aussi, la volonté de crever un abcès, ou de se montrer définitivement les plus forts, au risque de se comporter à leur tour en exterminateurs ? Israël affiche la volonté de venir à bout du Hamas, bras armé des Frères musulmans pour le conflit israélo-palestinien. Mais à n’importe quel prix ?

On observe en tout cas que le fameux abcès palestinien a été entretenu pendant des décennies – en témoignent les camps qui subsistent toujours au Liban. On ne peut pas faire la révolution, communiste ou islamique, peu importe, sans ces fractures que l’on maintient ouvertes, sans cette dialectique, en somme, dans laquelle les grands de ce monde se complaisent au détriment des braves gens.

Quand le Hamas attaque, torture, démembre, viole, piétine, incendie, massacre… on sait bien qu’il n’est pas seul. Et si d’un côté Israël se tourne, comme il l’a toujours fait dans l’histoire contemporaine (mais certes pas avec un succès entier) vers le soutien de l’Occident et des Etats-Unis en particulier, l’islam qui est à ses portes s’appuie lui aussi, à travers ses groupuscules puissamment armés, sur de grandes puissances.

Le soutien communiste au combat palestinien est une donnée de l’histoire. Le soutien de l’Iran au Hezbollah au sud Liban l’est aussi. L’Iran finance aussi le Hamas, et si la menace du ministre iranien des Affaires étrangères, exprimée devant le coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Tor Wennesland, de voir l’Iran « répondre » à Israël – militairement ? – en cas d’opération militaire de ce dernier à Gaza reste à l’état de rumeur, il est certain que des manifestations de rue en faveur du Hamas après son attaque ont eu lieu dans le pays.

 

Israël-Hamas : c’est aussi une guerre des blocs

Mais cela est vrai ailleurs et jusque dans nos villes occidentales, puisque les lignes de conflit au Proche-Orient se redessinent chez nous, dans ce dangereux patchwork de cultures voulu et toujours alimenté au niveau politique et médiatique.

Ce qui a changé, ces dernières années, c’est la visibilité de la cohérence du bloc anti-occidental, qui s’affiche désormais clairement à travers les plaidoyers multilatéralistes menés par la Russie, la Chine… mais aussi l’ONU. Dans ce « multilatéralisme », le bloc musulman apparaît comme un élément de choix, un levier contre l’Occident (et en Occident). Les eurasistes ne disent pas autre chose, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie…

L’Iran, avec l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte, a rejoint les BRICS en août et leur adhésion est prévue pour être effective au 1er janvier prochain. Derrière l’affrontement local en Israël et dans la bande de Gaza se trouvent d’autres forces sans lesquelles tout cela ne pourrait avoir pris de telles proportions. D’une certaine manière, c’est le conflit qui compte, car il est indispensable dans la marche vers la « synthèse » révolutionnaire.

Que faire ? Il y a une arme plus puissante que les engins les plus modernes, les plus radicales, les plus nucléaires. Une arme spirituelle à l’efficacité redoutable, qui ne cherche pas à donner la mort, mais la vraie vie et la vraie paix qui doit être juste. Elle a été donnée par la Vierge à Fatima : c’est l’arme du chapelet, cette prière qui permet à Notre Dame d’avancer comme une armée rangée pour la bataille et de faire triompher son Cœur Immaculé, en obtenant le pardon des pêchés et en essuyant les larmes des innocents.

 

Jeanne Smits