Le message X : Subversion arc-en-ciel : Jeanne d’Arc revendiquée par les Trans

Jeanne Arc revendiquée Trans
 

La venue de Marion Maréchal à Orléans le huit mai pour fêter Jeanne d’Arc a donné l’occasion au maire de la ville de montrer son sectarisme et de se livrer à un abus de pouvoir en écrivant à la jeune femme qu’elle n’était pas « la bienvenue ». Mais la réaction de l’association Ecologiste Ouest-Loiret est bien plus intéressante, comme on peut le constater sur le message X (anciennement Twitter). Pour éloigner d’Orléans le mal incarné en blonde, ce message affirme que « l’héritage historique de la figure de Jeanne d’Arc est multiple », ce qui en soi n’est pas faux (c’est pourquoi elle est devenue héroïne nationale et sa fête figure parmi les fêtes nationales françaises), mais insiste en particulier sur trois mots : féministe, héroïne républicaine, icône de la transidentité. Cela fait trois anachronismes grossiers et avoue sans fard la nature anhistorique de ce message. Mais, ce n’est pas le moindre paradoxe, ces « écologistes » se réclament « d’historien.ne.s sérieux.euses », parmi lesquels Olivier Bouzy, Claude Pauvard et Clovis Maillet, avec son livre Les genres fluides. De Jeanne d’Arc aux saintes trans.

Le mensonge « universitaire » est double. Il vise à faire oublier d’abord que, depuis Cauchon et Voltaire, Jeanne d’Arc, héroïne populaire, a été rejetée et dénigrée par l’Université, les gens sérieux, la gauche progressiste. Les « fêtes johanniques » dont se gargarisent le maire et les écologistes, et dont ils ne veulent pas que l’extrême droite en prennent possession, étaient depuis longtemps tombées en désuétude quand l’Action française d’abord, puis « l’extrême droite » dans son ensemble ont entrepris de rétablir le culte de la sainte de la patrie, prêchant dans le désert d’abord, puis rencontrant à la faveur de la première guerre mondiale un fort courant populaire qui allait déboucher sur la béatification de Jeanne d’Arc en 1920. Mais même après, bien plus tard, la célébration de la sainte fut abandonnée au seul souvenir organisé par la droite nationale, dont la gauche dite progressiste attaquait encore les cortèges dans les années 1980.

Le deuxième mensonge n’est pas moins gros, et il est tourné vers l’avenir. Il s’agit de s’approprier Jeanne d’Arc. De lui ôter toute mission surnaturelle pour la rapetisser à un destin humain, destin humain qu’on traficote en plus dans un dessein idéologique. Déjà, dans le film de Besson, on sentait le désir de faire d’elle non pas une femme habillée en homme pour se conformer à la mentalité de son époque, mais une femme masculine. Et depuis, le livre cité dans le tweet le montre, un mouvement pseudo-érudit s’est emparé du personnage de Jeanne d’Arc pour en faire un porte-parole de la révolution arc-en-ciel, ce qui est à la fois un mensonge, une inversion, un blasphème et une sottise. Le mouvement ne se limite d’ailleurs pas à la France : en 2022 à Londres, le gratin des bobos arc-en-ciel britanniques a fait un triomphe à « I Joan », mettant en scène une Jeanne d’Arc non binaire militante !