9e Journée internationale du yoga à l’ONU : la spiritualité globale prêche l’unité entre l’homme et la planète

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Comme promis, donc, le Premier ministre indien Narendra Modi a présidé à un grand rassemblement dans les jardins des Nations-Unies pour diriger une session de yoga géante pour fêter la 9e Journée internationale du yoga qu’il a lui-même lancée à l’ONU il y a dix ans. Plusieurs centaines de personnes ont suivi la série d’exercices proposés par des instructrices, à l’instar des participants de multiples autres rassemblements à travers le monde. Modi s’est brièvement adressé à la foule en appelant chaque membre de l’assistance à donner la main à son voisin « pour réaliser ce but : une terre, une famille, un avenir ». Cela rejoint le titre de cette 9e édition : « Le monde est une seule famille. »

La dimension spirituelle du yoga – puisque le yoga est très loin d’être une simple technique d’assouplissement et de détente – est apparue clairement. Le film de l’événement, mis en ligne sur le site de l’ONU pour permettre au monde entier de suivre, présente l’intérêt de ne pas seulement montrer la séance elle-même, mais aussi l’arrivée des participants. Entre deux messages publicitaires pour l’Inde, le réalisateur a diffusé son fond d’écran portant les titres « Full Prayer – End », et « Full Prayer – Start » (« prière complète – début – fin ») pour les fichiers d’images diffusées pendant la séance. On y voit des personnes dans la position du lotus, sans doute en pleine méditation.

 

Narendra Modi a dirigé la journée internationale du yoga

Après avoir rituellement déposé des fleurs devant le buste de Mahatma Ghandi, suivi par d’autres hauts responsables, Narendra Modi rejoint le podium.

Un discours retentit, le président de l’Assemblée générale des Nations unies, le Hongrois Csaba Kőrösi, vante le yoga et son code éthique. Puis le maire de New York, Eric Ada déclare : « Nous ne sommes plus focalisés seulement sur le corps physique, mais sur l’anatomie de l’esprit. » Il faut faire dans la vie de tous les jours ce qu’on fait sur son tapis de yoga, dit-il, se « connecter » aux communautés, « combattre la guerre, l’oppression de genre, la violence, le manque d’eau propre, l’insécurité alimentaire, la destruction de notre planète ». « Nous avons deux mères, celle qui nous a donné naissance et celle qui nous fait subsister, le yoga nous relie aux deux mères et nous relie entre nous », ajoute-t-il.

A l’évidence, c’est une religion. Ou plutôt une secte, car comment ne pas entendre les accents un peu survoltés du gourou dans ces appels qui dotent la pratique du yoga de pouvoirs quasi magiques pour changer le monde ?

 

L’ONU s’incline devant la fausse spiritualité du yoga

Narendra Modi a pris le micro à son tour pour dire que le yoga « est une manière de vivre en harmonie avec soi-même, les autres et [pointant les doigts vers le ciel] avec la nature ». « Il nous donne les moyens d’être plus gentils avec nous-mêmes et avec les autres, d’aller vers un monde plus propre et plus durable », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui ne pouvait être présent, a envoyé le vidéo-message suivant :

« Le yoga rassemble.

« Il unit le corps et l’esprit, l’humanité et la nature, et il rapproche des millions de personnes de part et d’autre de la planète, pour qui il est source de force, d’harmonie et de paix.

« Dans un monde dangereux et divisé, les bienfaits de cette pratique ancestrale sont particulièrement précieux.

« Le yoga offre un havre de paix. Il permet de réduire le stress et de favoriser le bien-être mental. Il nous aide à cultiver la discipline et la patience. Il nous relie à notre planète, qui a si cruellement besoin de notre protection. Il fait ressortir notre humanité commune et nous aide à comprendre qu’en dépit de nos différences, nous ne faisons qu’un.

« En cette Journée internationale du yoga, embrassons l’esprit d’unité et employons-nous résolument à édifier un monde meilleur et plus harmonieux pour les gens, la planète et nous-mêmes. »

Une prédication, en somme…

 

Jeanne Smits