Un juge américain renommé affirme que la protection de la vie privée est loin d’être essentielle

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Celui que le Journal of Legal Studies qualifiait de « juriste le plus cité du 20ème siècle » et qui siège dans l’une des Cour d’appel des Etats-Unis, le juge Richard Posner, a récemment affirmé que la NSA devrait avoir la liberté « d’aspirer les milliards d’informations », qui circulent sur internet, affirmant que les seules personnes qui émettent des objections sont celles qui « essayent de dissimuler » certaines de leurs actions.
 
Lors d’une conférence à laquelle il participait le 4 décembre dernier sur le thème du « futur du 4ème amendement » à l’Université de droit de Georgetown, le juge Posner a également précisé que « la protection de la vie privée devrait peser très peu quand nous sommes en train de parler de sécurité nationale » parce que « le monde subit de fortes turbulences, très dangereuses ». L’occasion pour lui de porter sa suspicion sur tous les opposants à la surveillance massive de la NSA puisqu’il a accusé ces derniers d’avoir « des choses à cacher ».
 

Les Américains et les abus de pouvoir des juges

 
Alors que certains participants lui répondaient que le droit à la vie privée pouvait garantir une liberté politique, artistique et garantir la démocratie, ce dernier a renchéri : « Je pense que la place de la vie privée est surestimée », avant d’ajouter : « la vie privée est essentiellement une manière d’améliorer ses opportunités sociales et économiques en dissimulant les actions répréhensibles qui pousseraient les gens à ne pas vouloir faire affaires avec vous »…
 
Oubliant sans doute que dans des pays dans lesquels la parole est surveillée selon ses vœux, les « actions répréhensibles » peuvent simplement être des opinions jugées « non convenables » par le dogmatisme ambiant…
 

Protection de la « vie privée » des policiers en service !

 
Une position d’autant plus incroyable que ce même juge Posner avait déclaré en 2011, lors d’un échange avec un avocat de l’Union américaine pour les libertés civiles, qu’accorder le droit aux citoyens de filmer les policiers dans l’exercice de leurs fonctions était « une très mauvaise chose » parce que « la vie privée existe » !
 
Il faudrait donc penser que le gouvernement a le droit de préserver sa « vie privée » de l’œil du citoyen… mais que le citoyen devrait livrer sans résistance la sienne à ce même gouvernement ?