Jurassic World (Le monde du Jurassique), du nom de la période de l’ère secondaire, ou pour le commun des mortels, de l’âge des dinosaures, constitue en fait le quatrième volet de la série Jurassic Park. Un milliardaire a réussi, avec l’aide de scientifiques de pointe, à recréer des dinosaures, ou du moins leurs apparences, et a tenté de monter un parc à thème avec ces animaux en vedette, sur une imaginaire grande île au large du Costa-Rica. Ce quatrième opus reprend fondamentalement le scénario du premier (1993), avec un parc fonctionnel et ici une foule de visiteurs ; évidemment, les choses tournent mal, et les plus dangereux des dinosaures carnivores s’échappent et réalisent de grands massacres.
Jurassic World : le spectacle est là
Jurassic World s’adresse exclusivement aux nombreux amateurs de dinosaures, qui seront ravis de voir leurs créatures favorites. Notons toutefois une petite déception, même pour ce public spécifique : sans révéler la nature du dinosaure-mutant surprise, décrit comme intelligent, dangereux et promis par les bandes annonces, notons qu’elle déçoit franchement : il ne s’agit ni de dragons ailés ni de dinosauroïdes… Esthétiquement, elle ne vaut pas le spinosaure de Jurassic Park III. Le spectacle est là, certes, et c’est un point fondamental. On pourra seulement l’estimer un peu long, manquant par moment de rythme. En outre Jurassic World ne bénéficie plus du tout de la nouveauté. Les personnages humains restent seulement esquissés. Les vélociraptors reprennent la forme adoptée en 1993, avant les découvertes légèrement postérieures démontrant que leur peau était couverte non d’écailles mais de plumes ; il aurait été bon de corriger.
Quant aux essais de dialogues philosophiques, ils sombrent dans le ridicule complet ; les scientifiques se devraient de ne pas faire n’importe quoi – soit… L’antimilitarisme des plus convenus, manifesté à travers les portraits à charge de paramilitaires antipathiques, agace par son simplisme. Ainsi Jurassic World se rattache seulement au genre du film-catastrophe, étant dépourvu du discours pseudo-scientifique qui est à la base de la science-fiction, contrairement au premier opus. Rappelons que si l’on a un léger espoir pour le mammouth, proche de l’éléphant, on ne saura probablement jamais faire revivre des dinosaures.