La Date : 2025

La Date 2025
 

C’est le terme fixé par une experte reconnue de l’université de Melbourne, Angel Zhong, pour la fin des paiements liquides en Australie : « La commodité des paiements électroniques, tant pour le secteur des affaires et les professionnels, que pour les particuliers, est devenue si irrésistible que cela va éliminer les moyens traditionnels de paiement. » De sorte que le l’usage du liquide sera devenu si rare en 2025 que l’Australie sera de fait une société sans liquide.

Le mouvement a été vivement accéléré par le covid, 30 % des paiements se faisaient encore en 2019 en liquide, la proportion est tombée à 13 %. La directrice de l’Association des banques australiennes Anna Bligh l’explique ainsi : « Comme d’autres domaines de notre économie, les banques en Australie sont entrées dans une vaste transformation numérique menée par les clients, car les Australiens ont toujours été précurseurs en matière de nouveautés techniques, mais le Covid-19 et ses restrictions ont accéléré cette tendance : beaucoup de particuliers et de commerces ont augmenté leurs transactions en ligne. » Aussi la banque Macquarie annonce-t-elle des paiements purement numériques pour novembre 2024.

Mais tout le monde ne suit pas le mouvement aussi vite. Le PDG de la Banque du Commonwealth, Mark Comyn, a déclaré devant le Sénat : « Nous n’avons aucun plan de retrait complet du liquide en Australie. Je ne crois pas que cela soit faisable ni désirable, du moins dans un avenir envisageable. » Il prend en compte la désertification bancaire dans la campagne australienne, où les personnes âgées, les bas revenus et les personnes vulnérables préfèrent toujours se servir de liquide.

Angel Zhong et les (nombreux) partisans du passage au tout numérique pensent qu’il faut vaincre cette résistance psychologique : « La nature humaine tend à détenir du liquide, même moi j’ai cette tendance », aussi faut-il rassurer les gens en leur disant qu’ils ne risquent rien à la disparition du liquide : « En plus, on peut les aider à embrasser l’innovation et profiter des commodités de la technique. » Un discours lénifiant qui ne souffle mot de deux réalités inquiétantes : le traçage de tous les mouvements d’argent, et la soumission totale des particuliers à la maîtrise des banques.